Coronavirus : la pandémie altère la fiabilité des prévisions météo
La crise du Coronavirus pourrait influencer la fiabilité des prévisions météo. En cause l'interruption à près de 80% du trafic aérien. Or les avions de ligne servent aussi de sources d'informations précieuses pour les centres météorologiques.
Quels temps fera t-il ces prochains jours ? Si d’ordinaire la réponse à cette questions semble plutôt fiable à moyenne échéance, il se peut qu'elle soit un peu moins précise qu’elle ne l’était ces prochaines semaines. La faute au coronavirus.
A cause de la pandémie, une partie importante des données utilisées dans les logiciels de prévisions ne sont plus disponibles. Or de nos jours, les nombreux modèles météorologiques s’appuient en partie sur des données d’observations afin d’émettre une prévision. Ces données sont récoltées grâce aux satellites, aux ballons météo mais aussi sur des enregistrements automatiques transmis par les avions. “Les avions de ligne sont souvent équipés d’instruments météorologiques, et les informations qu’ils collectent alimentent les modèles de prévision météo”, explique le New Scientist.
Les avions de ligne sont en effet munis de nombreux capteurs qui mesurent la température, l’humidité, la pression de l’air, la vitesse du vent mais aussi sa direction sur de larges zones de l’atmosphère terrestre. Chaque jour, au-dessus de la France, environ 40 000 observations sont réalisées. Ces données sont ensuite communiquées aux différentes agences météorologiques dans le monde, via le programme AMDAR (Aircraft Meteorological Data Relay) opéré par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Celui-ci transforme les mesures en un message codifié pour la météorologie. A Météo-France, cela représente 10% de l’ensemble des moyens d'observations.
Des données utiles
Avec les relevés satellitaires, ces données recueillies par l’aviation sont l’une des sources les plus importantes d'information pour l'amélioration de la fiabilité des prévisions. Des données très utiles : une étude réalisée il y a trois ans par la Société météorologique américaine (AMS) démontrait qu'inclure les données récoltées par les avions dans les schémas permettait de réduire jusqu'à un tiers les erreurs dans les prévisions à court terme (environ 6 heures).
Mais voilà… depuis plusieurs semaines, un grand nombre d’appareils restent cloués au sol et de nombreux vols commerciaux accusent des annulations massives. En conséquence, les modèles de prévision simuleraient moins précisément notre atmosphère.
Mais plusieurs solutions sont à l’étude pour pallier le manque d’observations durant cette période de crise. Comme l'explique Météo France, le nombre de radiosondages devraient doubler pour compenser, en partie, cette perte d’informations : ils pourront ainsi collecter des informations dans les zones où plus aucun avion ne vole, afin de renforcer la fiabilité des prévisions régionales. Ces radiosondages ne sont ni plus ni moins que des sondes embarquées par ballon et se montrent extrêmement efficaces et même plus précis que les mesures d'avions. Ils mesurent pendant tout le vol les informations transmises en temps réel.