Comment New-York réussit à absorber une énorme quantité de carbone ?
À New-York, toutes les émissions de carbone produites par les voitures, camions ou encore les bus sont complètement absorbées par... la végétation !
Une étude de la Columbia Climate School révèle l'importance de la végétation dans les milieux urbains. Dans la ville de New-York aux États-Unis et certaines zones adjacentes densément peuplées, la photosynthèse par les arbres et les herbes absorbe toutes les émissions de carbone produites par le secteur des transports durant les nombreux jours d'été.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont utilisé des cartes de végétation et des images radar aériennes. Ils ont également comptabilisé les grandes quantités de verdure auparavant non prises en compte car dispersées dans de petites tâches sur les cartes. Et ces dernières jouent un rôle démesuré dans l'absorption des émissions de CO2.
En comptant chaque partie de pelouse, de canopée des arbres, les arbres de rue individuels, de petits jardins d'arrière-cour, des terrains vacants envahis par la végétation et en étudiant les données des tours d'instruments qui mesurent en continu la teneur en dioxyde de carbone de l'air, ils en ont conclu que la végétation new-yorkaise était capable d'ingérer la totalité de ses émissions.
70% des émissions humaines de dioxyde de carbone proviennent des zones urbaines. New-York est la première ville émettrice des États-Unis et la troisième du monde. "Il y a beaucoup plus de verdure que nous ne le pensions, et c'est ce qui motive notre conclusion", révèle l'auteur principal Dandan Wei, chercheur à l'Observatoire de la Terre Lamont-Doherty de la Columbia Climate School.
"Cela nous dit que l'écosystème est important à New York, et s'il est important ici, il est probablement important partout ailleurs", indique le chercheur. "La plupart des gens ont supposé que la ville de New York n'est qu'une boîte grise, qu'elle est biologiquement morte", explique Roísín Commane, co-auteur du rapport. "Mais ce n'est pas parce qu'il y a un trottoir en béton quelque part qu'il n'y a pas aussi un arbre qui l'ombrage."
La canopée des arbres couvre environ 170 km2 de la ville américaine, soit 22% de sa superficie ! Quant aux graminées, ils représentent 94 km2, soit 12%. Les chercheurs ont examiné les données de juin à août 2018 lorsque la région métropolitaine a émis 14,7 millions de tonnes de dioxyde de carbone. Derrière l'industrie électrique et l'énergie des bâtiments, le transport routier émettait 1,2 million de tonnes.
Mais attention, l'absorption de carbone ne se produit que pendant la saison de croissance locale qui s'étend de la mi-avril à la mi-octobre à New-York, ville relativement froide. Car la "végétation dans les villes situées dans des climats plus chauds joue probablement un rôle plus important dans l'absorption du carbone", détaille Dandan Wei.