Comment expliquer le yoyo des températures en pleine journée ?
Ces derniers jours, de nombreuses villes ont connu des amplitudes thermiques importantes entre le petit matin et l'après-midi. Cette situation se produira également la semaine mais à quoi est dû ce phénomène ?
Le printemps est là, officiellement depuis le 20 mars sur le calendrier, mais depuis le 1er mars d’un point de vue météorologique. La nature et les animaux sortent de leur hibernation, on abandonne les moufles et les écharpes, ou presque... Car il fait toujours assez frais le matin et les accessoires de l’hiver ne sont pas (encore) inutiles mais, dès qu'arrive la mi-journée, il fait trop chaud et on ne sait plus quoi en faire. C’est aussi l’une des caractéristiques du printemps : on ne sait jamais comment s’habiller !
La faute aux températures qui jouent au yoyo en pleine journée. Le matin, les gelées sont encore présentes dans certaines régions et l’après-midi, le mercure dépasse aisément les 15 ou 20°C. Mardi dernier, on relevait ainsi 0°C à Tarbes au petit matin et près de 24°C en plein après-midi ! Même chose du coté de Nevers, où les thermomètres affichaient -4°C au lever du jour pour grimper jusqu’à 18°C l'après-midi, soit une amplitude de 22°C en l’espace de 7 heures. Et ce n’est pas terminé puisque cette situation devrait se répéter la semaine prochaine avec de fréquentes gelées au réveil et une douceur de saison l'après-midi.
Une situation typique en mars-avril
Ces situations de fortes amplitudes thermiques sont tout à fait classiques à cette période de l’année. Elles se produisent le plus souvent en fin d'hiver ou au début du printemps et parfois en fin d'été ou au début de l’automne, lorsque les conditions sont anticycloniques. Et la cause est la même : un ciel bien dégagé, qui ne produit pas les mêmes conséquences de jour comme de nuit. Pendant la nuit, aucun nuage ne vient jouer le rôle d’obstacle, et par rayonnement nocturne, toute la chaleur accumulée en journée près du sol s’échappe vers l’atmosphère et les températures chutent rapidement.
Au contraire, pendant la journée, le soleil n’a plus aucun obstacle et ses rayons chauffent rapidement les basses couches de l’atmosphère, et le mercure évolue ainsi très vite. De plus, les nuits sont alors assez longues pour permettre un refroidissement conséquent, et la vigueur de l'ensoleillement diurne permet un réchauffement suffisant. Enfin, les hautes pressions favorisent une masse d'air sèche, qui laisse passer le rayonnement, et facilite un fort réchauffement diurne. Les régions de montagne et les lieux situés dans des cuvettes appelés "trous à froid", où l'air froid s'accumule par ciel clair la nuit, et surchauffent plus naturellement le jour, sont les plus exposés aux fortes amplitudes thermiques.
Un record d’amplitude proche de 40°C !
À ce jour, le record national de la plus forte amplitude thermique diurne est détenu par Mouthe, village d’un millier d’habitants situé dans le Doubs, à 939 mètres d'altitude. On y a relevé, le 13 janvier 1968, -36,7°C le matin pour une maximale de 1,1°C l'après-midi, soit 37,8°C d'amplitude ! Dans les régions de plaine, le record est détenu par Trensacq, dans la forêt landaise avec 31,7°C d'amplitude relevés le 5 septembre 1986 (0,8°C le matin et 32,5°C l'après-midi).
Mais gardons à l’esprit que ces grands écarts de températures peuvent être une vraie épreuve pour l’organisme. Après l’hiver, le système immunitaire est plus fragile et le redoux en journée favorise la prolifération des microbes. Attention donc aux rhumes et angines très courants à cette période de l’année. Il est prudent de bien restez couvert et de ne pas oublier que l’été est encore loin !