Changement climatique : les libellules obligées de se déplacer au nord
À cause de la hausse des températures, les libellules se dirigent en direction du nord à travers la Grande-Bretagne.
Ce phénomène de déplacement des libellules est un indicateur des conséquences du réchauffement climatique d'après les experts de la British Dragonfly Society. Ils ont constaté que les libellules se déplacent vers le nord en direction de l'Irlande et l'Écosse. Depuis 1970, environ 10% des espèces de libellules ont décliné alors que 40% d'entre elles ont augmenté. Les chercheurs s'inquiètent de la perte de populations d'insectes à cause de la pollution et la perte de leur habitat.
46 espèces de libellules migrent vers le nord :
Eleanor Colver, agent de conservation, avoue que même si leurs données peuvent aider à déterminer où se trouvent les libellules, elles ne peuvent pas déterminer leur nombre et si ce dernier a augmenté ces dernières années. Il y a plusieurs facteurs qui nuisent à la bonne santé de ces insectes volants et notamment l'utilisation de pesticides car ils réduisent considérablement leurs proies.
Elle explique : "Des facteurs tels que l'utilisation de pesticides, la pollution de l'eau et la perte d'habitat continuent de menacer la santé des populations de libellules dans les aires de répartition existantes des espèces". Parmi les espèces qui migrent il y a la libellule empereur, le colporteur migrateur, le dard roux, l'écumoire à queue noire et la petite demoiselle aux yeux rouges. En revanche, le nombre de certaines espèces de libellules des hautes terres et du nord diminuent, notamment le colporteur et le dard noir.
Les scientifiques font le lien avec la disparition des tourbières et avec la sécheresse extrême. La destruction de leur habitat les fait fuir vers le nord ou fait diminuer leur population. Dans le rapport State of Dragonflies 2021, les chercheurs ont comptabilisé au total 46 espèces de libellules migrant vers le nord à travers la Grande-Bretagne et l'Irlande.
La faute au dérèglement climatique :
"L'augmentation de nombreuses espèces, sinon toutes, peut être attribuée à une combinaison entre le réchauffement climatique et les habitats de zones humides notamment avec l'augmentation du nombre d'étangs, de lacs, de gravières et de réservoirs au cours des dernières décennies" explique Dave Smallshire, co-éditeur du rapport.
"Le message écrasant est que le changement climatique mondial - et dans le cas de la Grande-Bretagne et de l'Irlande - un réchauffement climatique significatif est susceptible d'avoir eu un effet prépondérant sur bon nombre de ces changements" continue le co-éditeur. Les scientifiques sont de plus en plus inquiets par le déclin de certaines populations d'insectes.
En 2019, une étude scientifique sur le nombre d'insecte a indiqué que 40% des espèces subissaient des "taux de déclin spectaculaires" dans le monde. Les abeilles, les fourmis et les coléoptères disparaissaient huit fois plus vite que les mammifères, les oiseaux ou les reptiles, alors que d'autres espèces, comme les mouches domestiques et les cafards, étaient susceptibles de prospérer...