Chaleur : quelle est la méthode la plus efficace pour rafraîchir nos villes ?

La méthode la plus répandue aujourd'hui pour rafraîchir les villes durant les vagues de chaleur estivales est de les végétaliser. Pourtant, selon une récente étude, celle-ci ne serait pas la solution la plus efficace.

Végétaliser les villes pour lutter contre la chaleur

Les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes et surtout de plus en plus intenses à travers le monde, une conséquence bien connue du réchauffement climatique. L'Europe est loin d'être épargnée par ce phénomène, c'est même plutôt l'inverse car notre continent se réchauffe, selon les scientifiques, deux fois plus vite que la moyenne mondiale.

Ces dernières années ont d'ailleurs été marquées par des périodes caniculaires particulièrement intenses sur le continent européen avec une pluie de records de températures à la clef. Si cette chaleur estivale extrême est parfois très difficile à supporter en campagne, elle l'est encore plus dans les villes, qui font parfois office de véritable four en raison du phénomène que l'on appelle l'îlot de chaleur urbain.

Un îlot de chaleur urbain est une élévation localisée des températures, particulièrement des températures maximales diurnes et des températures minimales nocturnes, enregistrées en milieu urbain par rapport aux zones rurales ou forestières voisines. Ce phénomène est plus marqué dans les grandes villes, comme Paris ou Londres par exemple, en raison des utilisations et couvertures du sol, de la configuration des villes ou encore des sources anthropiques locales d'émissions de chaleur.

Afin de réduire cet îlot de chaleur urbain issu de l'urbanisation excessive, une solution répandue est aujourd'hui de végétaliser le plus possible nos agglomérations, la végétation permettant de créer plus d'ombre naturelle et de faire sensiblement diminuer les températures maximales durant la journée. Pourtant, une récente étude menée par des chercheurs de l'University College de Londres aurait permis de mettre en évidence une méthode bien plus efficace pour réduire la chaleur urbaine.

Des toits réfléchissants pour réduire l'absorption de chaleur

Les scientifiques ont utilisé les températures relevées durant l'été 2018, particulièrement chaud au Royaume-Uni, sur la capitale anglaise pour alimenter un modèle climatique urbain tridimensionnel visant à tester les effets de différents systèmes de gestion de la chaleur dans le Grand Londres. Ceux-ci ont par exemple pris en compte la végétalisation des rues et des toits, la climatisation ou encore l'installation de panneaux solaires, différentes méthodes aujourd'hui utilisées pour réduire les îlots de chaleur urbains.

Résultat, c'est le fait de recouvrir les toitures d'un revêtement réfléchissant qui s'est avéré le plus efficace pour réduire la température dans la ville de Londres. Selon leur étude, cette méthode pourrait en effet permettre de faire diminuer la température de 1,2°C en moyenne, parfois jusqu'à 2°C dans certains quartiers. La végétalisation des rues n'a en revanche engendré qu'une baisse de 0,3°C sur la ville en moyenne selon leurs résultats, ce qui reste bon à prendre mais qui s'avère donc bien moins efficace que les toits réfléchissants.

Les toits végétalisés ont obtenu des résultats assez pertinents durant la journée, permettant de faire baisser la température de la ville de 0,5°C en moyenne au niveau des températures maximales. Toutefois, une fois la nuit tombée, ceux-ci ont au contraire tendance à retenir la chaleur et donc faire augmenter sensiblement les températures nocturnes, ce qui est donc loin d'être une bonne nouvelle quand on sait que la nuit aide le plus souvent le corps à récupérer de la chaleur de la journée lors des périodes caniculaires.

Ainsi, cette étude révèle que l'installation de toits réfléchissants dans nos agglomérations pourrait permettre de réduire efficacement les effets de l'îlot de chaleur urbain lors des canicules estivales, cet ce de jour comme de nuit. Une information importante afin de s'adapter aux effets du réchauffement climatique à l'avenir, car l'adaptation est pour le moment la meilleure des solutions tant que nous ne trouverons pas le moyen de stopper sa folle course en avant.