Cette maladie super mortelle resurgit à cause du changement climatique
29 pays ont déclaré des épidémies de choléra durant l'année 2022 : une réapparition de la maladie favorisée par le changement climatique, selon l'OMS. L'infection peut tuer en quelques heures, et le taux de mortalité aurait triplé en 5 ans. Produire plus de vaccins devient une urgence…
C'est inédit : depuis le début de l'année 2022, 29 pays dans le monde ont déjà déclaré des épidémies de choléra, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), contre moins de 20 par an en moyenne entre 2017 et 2021. Une "recrudescence inquiétante" après plusieurs années de déclin.
La reprise de la maladie serait favorisée par le changement climatique, selon l'OMS, qui précise par ailleurs que sa sévérité augmente brutalement : les épidémies, en plus d'être plus nombreuses, semblent beaucoup plus meurtrières…
Une maladie connue depuis l'Antiquité
Maladie bactérienne, le choléra provoque des diarrhées et vomissements intenses pouvant mener à une déshydratation rapide et au décès en quelques jours. Infection connue depuis l'Antiquité, son foyer d'origine se trouve en Inde, mais elle se répand désormais dans le monde entier sous forme d'épidémies depuis le 19e siècle.
Au cours des six dernières semaines, plus de 10 000 cas suspects de choléra ont été signalés en Syrie. Parmi les autres pays touchés : l’Irak, l’Iran, le Bangladesh, le Pakistan, le Népal, l’Afghanistan et la Corne de l’Afrique, sans pour autant donner de décompte officiel. En Haïti, après plus de trois ans sans cas, sept décès ont été officiellement recensés ces derniers jours, alors qu'à Port-au-Prince, plus d'un million d'enfants sont à risque de contracter la maladie, selon l'ONU.
Le choléra s'attrape en absorbant de l'eau ou des produits alimentaires contaminés par la bactérie vibrio cholerae. Il se développe souvent dans des zones très peuplées, avec des accès limités à l’eau potable et/ou sans réseau d’assainissement convenable.
Le changement climatique alimente l'épidémie
Toutefois, l'OMS estime qu'il n'y a pas eu de changement significatif dans les multiples facteurs qui servent traditionnellement de terreau au choléra, notamment les conflits, les crises humanitaires et la pauvreté. C'est "l'impact du changement climatique" qui a alimenté les épidémies, à travers les phénomènes climatiques majeurs tels que les cyclones et les sécheresses. Tous ces événements créent en effet des difficultés d'accès à l'eau potable et constituent un environnement idéal pour la propagation du choléra.
Ainsi, preuve de l'accélération des phénomènes extrêmes, l'OMS constate non seulement des épidémies plus nombreuses, mais aussi plus mortelles : en 2022, le taux de mortalité moyen du choléra a triplé par rapport à celui des 5 dernières années (entre 2017 et 2021). La maladie peut désormais tuer en quelques heures…
Les seuls espoirs d'enrayer ces épidémies mortelles résident dans l'amélioration de l'accès à l'eau potable, dans la modernisation des réseaux d'assainissement, mais aussi dans le développement et la distribution des vaccins. Le problème est que l'approvisionnement en vaccin anticholériques est extrêmement limité : seulement 32 millions de doses produites en 2022. Voilà pourquoi l'OMS a décidé de n'administrer désormais qu'une seule dose de vaccin au lieu de deux pour le schéma vaccinal classique : sera-ce suffisant ?