Catastrophe en Californie : comment expliquer les terribles incendies qui ravagent la région de Los Angeles ?
5 morts, 10.000 hectares déjà brûlés, 2.000 bâtiments détruits et 180.000 personnes évacuées : comment expliquer la virulence des incendies qui ravagent actuellement la région de Los Angeles, en Californie, en plein hiver ?
Une situation "sans précédent" : dans le comté de Los Angeles, en Californie (États-Unis), 5 incendies hors de contrôle ravagent les forêts et habitations et mettent en danger plusieurs dizaines de milliers d'américains, parfois dans de célèbres quartiers huppés. Comment expliquer la virulence de ces feux, considérés comme les plus destructeurs de l'histoire de la ville ?
Les vents de "Santa Ana", d'une force inédite
Ces incendies interviennent en plein hiver en Californie, où la température avoisine les 20°C, ce qui est suffisant pour les déclencher, la forte chaleur n'étant pas nécessaire. Des conditions météorologiques propices, un cocktail détonnant, a permis de créer ces monstres de feu, avec une rapidité de propagation et de destruction étonnante, alors que la région est d'ordinaire habituée à ce risque.
Principal élément ayant favorisé ce drame, le vent, qui attise les flammes, et qui a encore soufflé très fort cette nuit, les rafales atteignant parfois 130 à 160 km/h dans les zones vallonnées. Les Californiens parlent des vents de Santa Ana : il s'agit de vents très secs et chauds, soufflant généralement entre fin septembre et mi-mai, depuis les zones désertiques du Nevada, de l'Utah ou de l'Idaho.
Le vent, qui assèche la végétation et la rend encore plus vulnérable au feu, retarde l'intervention des 7.500 pompiers mobilisés et surtout propage des cendres et des braises bien plus loin que l'incendie initial, ce qui provoque de nouveaux départs de feu. Une situation critique, qui a déjà provoqué d'importantes destructions dans les quartiers de Malibu, Beverly Hills et Hollywood.
Une sécheresse et déjà une polémique
Si les départs de feu ne sont pas encore explicables, le contexte, outre le vent, leur était malheureusement très favorable. D'abord parce que la sécheresse frappe à nouveau le Sud de la Californie depuis l'été dernier et qu'elle devient exceptionnelle cet hiver : dans le centre de Los Angeles, il n'est tombé que 4 litres d'eau par mètre-carré depuis le 1er juillet dernier, 133 fois moins qu'à Paris !
Et cette sécheresse apparaît après deux années bien plus humides que la normale en 2022 et 2023, marquées par des inondations. La végétation a donc repris ses droits grâce à cet apport en eau, et est depuis quelques mois en pleine période de pousse. Végétation luxuriante, agissant comme combustible, vents tempêtueux, air très sec et douceur ont donc abouti à cette catastrophe.
Alors que les vents devraient faiblir aujourd'hui, puis reprendre malheureusement la semaine prochaine, le président élu Donald Trump a déjà déclenché une polémique en accusant le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, d'être responsable de ce fléau.
Détournement d'eau pour protéger des poissons, recrutement de pompiers issus de la "diversité" : Trump ne renonce décidément à rien et continue à inonder son réseau social de fakes news. Ces fausses justifications du désastre sont à mettre en parallèle avec une réalité : le changement climatique augmente de 25% le risque d'incendies rapides en Californie, et la saison des feux s'allonge.