Canicule en septembre : les vagues de chaleur tardives vont-elles devenir la norme ?
Les températures exceptionnelles que vivent les Français depuis maintenant une semaine ne sont qu'un avant-goût de ce que nous pourrions connaître dans les prochaines décennies. Les vagues de chaleur tardives pourraient en effet se multiplier, et avec elles nos étés se rallonger...
L'épisode de chaleur que connaît la France actuellement est vraiment exceptionnel : après les nombreux records mensuels battus (et même certains records absolus de température minimale), c'est désormais une vigilance orange canicule qui est lancée par Météo-France pour 14 départements (ceux de la région Île-de-France et de la région Centre-Val-de-Loire). Du jamais vu, de l'inédit en septembre : faut-il s'inquiéter pour l'avenir ?
L'influence humaine, un "booster" des événements extrêmes
Le jour de la rentrée scolaire, le lundi 4 septembre dernier, fut le jour le plus chaud que la France n'a jamais connu en septembre (depuis 1947), avec un indicateur thermique national de 25,1°C. On a notamment relevé 37°C à Angoulême, Poitiers et Bergerac. Nous ne reviendrons pas ici sur les nombreux records battus, mais cet épisode très chaud est inédit pour un mois de septembre, alors que l'été météorologique s'achève normalement fin août.
Cette situation, due à un blocage en oméga, n'est en soi pas exceptionnelle. Ce qui l'est davantage, c'est sa sévérité et sa durée. Ainsi, cette période de fortes chaleurs, anormale, pourrait être de plus en plus courante à l'avenir. On l'a compris, le blocage en tant que tel n'est pas imputable à l'Homme et à ses activités, mais c'est bien son caractère extrême qui pourrait l'être (en durée et en intensité).
En effet, le GIEC, dans son dernier rapport, a rappelé que l'intensité et la fréquence des épisodes météo extrêmes étaient liés au dérèglement climatique. Selon le climatologue Christophe Cassou, "l'influence humaine est un booster", et a tendance à augmenter la probabilité de ces événements extrêmes. Les fortes chaleurs tardives pourraient donc, à terme, se reproduire plus souvent.
Des étés qui durent 6 mois ?
Un simple constat s'impose : nos étés se rallongent, et c'est une étude publiée en 2021 dans le Journal des recherches géophysiques qui l'explique. Entre 1952 et 2011, la durée moyenne des étés en Europe est passée de 78 à 95 jours. D'ici 2100, si rien n'est fait sur le front du changement climatique actuel, les étés pourraient durer 6 mois et les hivers moins de 2 mois ! Ce qui provoquera à coup sûr des impacts désastreux sur l'économie et l'agriculture...
Quant à savoir si les vagues de chaleur tardives seront fréquentes à l'avenir, la réponse est clairement oui, selon un rapport de l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) paru en... 2013 ! Dix ans avant la canicule inédite qui frappe actuellement la France, ce rapport prévoyait déjà "des températures aussi élevées entre le 16 août et le 15 septembre". A méditer...