Canicule marine en Méditerranée : jusqu'à 30°C dans l'eau entre Côte d'Azur et Corse !

Les températures de surface de la Méditerranée sont particulièrement élevées en ce début août 2024, notamment entre la Côte d'Azur et la Corse où on relève parfois plus de 30°C dans l'eau. Une canicule marine qui n'est pas sans conséquences.

Esterel
La température de l'eau atteint 28 à 30°C entre la Côte d'Azur et la Corse en ce début août, des températures exceptionnellement élevées même pour un plein été

La Méditerranée surchauffe en ce début août 2024. Outre des baignades plus vraiment rafraîchissantes, la température moyenne de la surface de la mer atteint également des niveaux records.

30°C dans l'eau !

La température de la surface de la mer ne cesse de s'élever entre la Côte d'Azur et la Corse depuis maintenant plusieurs semaines. Contrairement au golfe du Lion où le mistral et la tramontane ont rafraîchi la baignade ces derniers jours, les conditions sont restées favorables à une augmentation progressive de la température de l'eau sur l'extrême Sud-Est du pays.

La chaleur et le temps calme (sans vent) ont en effet permis aux températures de la Méditerranée d'atteindre des valeurs particulièrement élevées ces derniers jours. Une bouée située au large immédiat de Monaco a en effet mesuré jusqu'à 30°C à la surface de l'eau dimanche dernier alors qu'une autre bouée située sur la côte Est de la Corse dépasse régulièrement cette valeur depuis maintenant plus d'une semaine.

Dans l'ensemble, la température de la mer atteint entre 28 et 31°C entre la Côte d'Azur et la Corse en ce début août 2024, des valeurs particulièrement élevées situées 4 à 6°C au-dessus des normales de la période. Ce type de situation se répète sur ces secteurs ces dernières années où il n'est maintenant plus rare que la température de la mer dépasse les 28°C en plein été.

Ces températures particulièrement élevées s'expliquent notamment par des conditions atmosphérique particulièrement chaudes durant l'été et un fiable refroidissement hivernal sur cette partie du bassin. En raison du réchauffement climatique, les canicules marines se font de plus en plus fréquentes, les mers et les océans absorbant chaque année près d'un quart des émissions de CO2 générées par les activités humaines et emmagasinant 90% de l'excédent de chaleur sur le globe.

Une canicule record à l'échelle du bassin méditerranéen

La chaleur durable concernant la Méditerranée depuis le début de l'été a provoqué une augmentation drastique de la température moyenne de la surface de la mer ces dernières semaines. Ainsi, un nouveau record journalier de température moyenne du bassin a été enregistré le 4 août dernier, battant celui établi l'année dernière à la même période.

Le 7 août, la température moyenne du bassin a atteint 28.07°C, soit 0.01°C en-dessous du record absolu enregistré l'année dernière.

Les températures anormalement élevées de la surface de la mer ne se cantonnent en effet pas seulement à la côte d'Azur et à la Corse, tout le bassin ou presque est en effet concerné par des températures de surfaces plus élevées que la moyenne en ce début août 2024, même si les anomalies de températures les plus importantes se situent autour de l'Italie où celles-ci atteignent généralement +3 à +5°C.

Si ces températures apportent des sensations tropicales à la baignade pour les vacanciers, celles-ci ont toutefois des conséquences plus négatives. Par exemple, plus la mer est chaude, moins la température de l'air descend durant la nuit pour les villes côtières, engendrant donc des nuits particulièrement difficiles pour les organismes. Ceux-ci ne peuvent en effet pas vraiment récupérer de la chaleur accumulée durant la journée comme c'est actuellement le cas à Nicela température n'est descendue qu'une seule fois sous les 25°C durant la nuit depuis le 2 août dernier.

Ces vagues de chaleur marines représentent également une véritable catastrophe pour la faune, la flore et les écosystèmes marins. Les espèces vulnérables, telles que les coraux, subissent en effet un important stress thermique, provoquant des phénomènes de blanchiment et une diminution significative de leur populations. Les perturbations des habitats naturels et des chaînes alimentaires engendrées par ces canicules marines peuvent aussi entraîner des modifications des schémas migratoires, ainsi qu'une baisse de la reproduction.


À la une