Canicule : un dégel à près de 5300 mètres d'altitude ! Pourquoi est-ce si inquiétant ?
Près de 5.200 mètres à Bordeaux, quasiment 5.300 mètres dans les Alpes suisses... Ce sont les altitudes auxquelles il fallait monter pour trouver une température négative hier. Bien au-delà du sommet du Mont-Blanc, donc : et ce n'est pas sans conséquence...
Alors que les deux-tiers Sud et l'Est du pays souffrent de la canicule, les spécialistes s'inquiètent de l'intensité de la chaleur présente à haute altitude et à raison : il a dégelé ce lundi au sommet du Mont-Blanc, ce qui n'est pas sans conséquence pour le massif des Alpes, ses randonneurs et surtout l'avenir de la planète...
Un dégel record à près de 5.300 mètres
C'était attendu, mais la réalité a dépassé toutes les prévisions : la masse d'air surchauffée à 850hPa (souvent plus de 20 ou 22 degrés) a fait dégeler le sommet du Mont-Blanc ! Dans le Nord-Ouest de la Suisse, dans la nuit du 20 au 21 août 2023, la station météo de Payerne a mesuré l'isotherme zéro degré à 5.298 mètres d'altitude, un record depuis le début des mesures en 1954. L'ancien record datait seulement de l'an dernier, le 25 juillet, avec 5.184 mètres.
L'isotherme zéro degré marque la limite entre les températures négatives et les températures positives. La température diminue en effet avec l'altitude, selon la saison et les conditions météo. Ce record à près de 5.300 mètres a eu une conséquence : le dégel du sommet du Mont-Blanc, à 4.809 mètres. Une température positive y a été enregistrée hier, sans doute autour de 2 degrés (le record de 9 degrés n'a cependant pas été battu).
Pas étonnant quand on s'intéresse aux températures relevées bien plus bas dans le bassin genevois (35 à 38 degrés depuis près d'une semaine). Et il y a encore de la réserve, puisque la masse d'air venant du Sud-Ouest est toujours aussi chaude : l'isotherme zéro degré dépassait les 5.000 mètres d'altitude également lundi matin du côté de Bordeaux.
Glaciers et montagne en danger !
Première conséquence, sans surprise : le dégel des glaciers et des neiges éternelles. Si relever une température positive en haut des Alpes n'est pas exceptionnel, il ne faudrait pas que la situation perdure. Le contexte est de toute façon déjà à la fonte des glaciers, et l'avenir de certains dans les Alpes est déjà menacé, ce qui n'arrangera rien au niveau de la lutte contre le réchauffement climatique. C'est tout un écosystème qui serait menacé par la disparition de ces géants des montagnes.
L'autre conséquence concerne directement les activités de montagne : de telles températures fragilisent la roche, ce qui peut conduire à des effondrements de pans entiers de montagne. Les randonneurs doivent donc redoubler de vigilance, les parois rocheuses étant encore plus dangereuses, d'autant plus si l'eau des glaciers y ruisselle...