Brouillards et nuages bas en France : pourquoi leur dissipation est-elle si difficile à prévoir ?
Depuis plusieurs jours, la grisaille se montre particulièrement tenace, notamment dans l'ouest et le nord du pays. La prévision de leur évolution est souvent difficile dans ces régions malgré des modèles météo de plus en plus performants.
Si la France est sortie de cette interminable période de temps agité et perturbé, à l'inverse de nos voisins espagnols qui subissent les assauts de la goutte froide qui avait concerné le sud-est du pays le week-end dernier, le soleil n'a pour autant repris ses droits. Dans de nombreuses régions, c'est la grisaille qui domine et ce, du matin au soir.
En effet, le ciel bleu est essentiellement présent entre le Massif Central, les Alpes, le pourtour méditerranéen et la Corse. Ailleurs, les nuages bas et les brouillards sont légion au lever du jour et ne parviennent pas souvent à se dissiper au fil des heures, avec à la clé des journées totalement grises et sans coin de ciel bleu. Cette situation, aussi difficile soit-elle à prévoir, pourrait bien persister encore un long moment...
L'anticyclone d'automne responsable
Si le gris est la couleur dominante dans bien des régions, cela s'explique par la position des centres d'action. En effet, un anticyclone s'étire actuellement du Proche Atlantique jusqu'à l'Europe centrale. Ainsi, avec ces pressions relativement élevées, l’humidité qui est présente dans les basses couches de l’atmosphère ne peut pas se dissiper et se retrouve bloquée par les hautes pressions. Et c'est cette humidité qui se traduit par la présence de nuages bas, de brumes et de brouillards.
Ces derniers peuvent se dissiper au fil des heures lorsqu’il y a un peu de vent or, dans les régions citées un peu plus haut, il n’y a pas d’air et la grisaille reste donc présente du matin au soir. Il d’ailleurs fréquent que ces situations anticycloniques d'automne ou de début d'hiver perdurent durant plusieurs semaines consécutives, entre le mois d'octobre et le premier trimestre de l'année. Pendant ce temps, le sud-est et les montagnes profitent du soleil, en raison du vent pour le premier secteur et de l'altitude pour le deuxième.
Des déceptions et parfois de bonnes surprises...
Malgré l'amélioration constante des différents modèles de prévisions météo, il est toujours délicat de prévoir avec précision l'évolution de la grisaille. En effet, sa dissipation tient finalement à peu de choses. Pour cela, il faut du vent qui brasse la masse d'air et dissipe ainsi l'humidité. Or, si les rafales soufflent un peu moins fort que prévu, parfois de quelques km/h seulement, alors la dissipation est rendue plus difficile.
Même chose du côté des températures. On sait que l'air chaud est moins dense que l'air froid. Ainsi, si la température progresse près du sol, alors l'air s'élèvera et les brouillards se dissiperont. Or, là encore, si le mercure ne progresse pas aussi vite que prévu, la grisaille sera alors plus tenace, d'autant plus que la durée du jour diminue de plus en plus et le soleil monte moins haut dans le ciel, perdant ainsi de ses capacités à réchauffer l'atmosphère.
Il faut également ajouter à ces paramètres la topographie des lieux : les fonds de vallées sont souvent plus propices aux grisailles persistantes (val de Saône, vallées de montagne, vallée de la Garonne...). Voilà pourquoi les départements méditerranéens et les reliefs parviennent à tirer leur épingle du jeu dans ce genre de situation...