Bronchiolite, une épidémie précoce : quelles sont les régions concernées ?

Les causes des bronchiolites peuvent être virales, bactériennes ou non-infectieuses. Le virus respiratoire syncytial (VRS) est particulièrement responsable de 50 à 90 % des bronchiolites des jeunes enfants. Très contagieuse, elle touche 3 enfants sur 10 chaque année en France durant la saison froide.

Les nourrissons sont notamment vulnérables à la bronchiolite parce que leurs voies respiratoires sont encore étroites. Les symptômes peuvent varier d'un enfant à l'autre, mais typiquement elle se manifeste par des écoulement nasal et congestion nasale qui rendent difficile leur respiration.

Des toux sèches au début qui peuvent évoluer vers des toux avec mucus clair ou épais accompagnent fréquemment ce « petit rhume ». Certains enfants peuvent présenter une respiration sifflante et avoir des difficultés à respirer, tandis que d’autres peuvent présenter une légère fièvre. A cause de l’inconfort respiratoire, les tout-petits touchés par la bronchiolite sont facilement irritables et ont du mal à s’alimenter correctement.

Facteurs favorisants :

D’après une étude effectuée par un spécialiste de la virologie, biologiste des Hôpitaux parue en 2004, plusieurs facteurs favorisent le développement de la bronchiolite :

• Des facteurs propres à l’enfant, comme la prématurité qui peut engendrer des complications
• Des facteurs environnementaux tels que le niveau socioéconomique et les caractéristiques de la fratrie
• Des facteurs liés au terrain favorisant les formes graves de bronchiolite, tels que le jeune âge, l’existence de pathologies associées (cardiopathie, …), ou encore le mode d’allaitement artificiel.
• Les pollutions atmosphériques semblent augmenter le risque d’hospitalisation pour bronchiolite sévère.

Hiver plus doux que la normale : condition favorable à la propagation du VRS responsable de la bronchiolite

Météo France annonce une tendance des températures plus douces que la normale et des conditions plus humides sur l’ensemble de la France métropolitaine pour les mois d’octobre à décembre. Ce sont des bulletins de prévisions probabilistes qui donnent les conditions climatiques moyennes pour les 3 mois à venir en termes de températures et de précipitations. Ces prévisions sont plus performantes en hiver qu’en été.

Depuis 2022, l’hiver devient moins froid que la normale avec des fluctuations marquées des températures. Ces conditions ont une influence sur la propagation du VRS et d’autres virus respiratoires. Le désordre climatique contribue à la recrudescence de la maladie.

En effet, l’hiver doux peut être associé à la prolongation de la saison des infections respiratoires aigües (IRA), ce qui fait que les nourrissons sont de plus en plus exposés à un risque accru de IRA comme la bronchiolite.

Par ailleurs, les changements dans les modèles de précipitations impactent l'humidité de l'air alors que celle-ci joue un rôle essentiel dans la défense contre les infections respiratoires : un air plus sec peut rendre les voies respiratoires des nourrissons plus vulnérables aux infections virales. La pollution de l'air peut également augmenter la prévalence des problèmes respiratoires chez les enfants et aggraver les symptômes de la bronchiolite.

Épidémie précoce : les régions concernées

L’épidémie de la bronchiolite commence généralement en mi-octobre pour se terminer à la fin de l’hiver avec un pic en décembre. Toutefois, En semaine 40 (du 2 au 8 octobre), dans son bulletin de situation du 11 octobre 2023, Santé publique France comptabilise 1653 passages enregistrés aux urgences pour bronchiolite chez les moins de deux ans (7,9% des passages), dont 503 enfants ont dû être hospitalisés.

L’épidémie frappe les petits enfants de manière précoce : pour le moment, trois régions sont en phase épidémique : l'Ile-de-France, la Martinique et la Guadeloupe. La Normandie, l’Occitanie, les Pays de la Loire, le Grand Est et la Nouvelle Aquitaine sont, quant à eux, en phase pré-épidémique. Il est donc important d’adopter les mesures adéquates pour assurer une meilleure qualité de vie des bébés, notamment dans les régions citées ci-dessus.

Précaution et mesures à prendre

L’utilisation des mesures barrières (hygiène des mains, port de masques, distanciation) constitue la meilleure manière de freiner la circulation du VRS, responsable de la bronchiolite du nourrisson. Il faut assurer un environnement intérieur sain en aérant quotidiennement au moins 10 mn par jour, notamment la chambre de l’enfant.

Si les symptômes de bronchiolite persistent, il est nécessaire de consulter un professionnel de la santé pour un diagnostic précis et un plan de traitement des patients.

Restez informés et prenez des précautions pour protéger la santé vos enfants : suivre les prévisions météorologiques quotidiennes ainsi que les bulletins hebdomadaires de situation mis en place par Santé publique France vous permettra de mieux surveiller les infections respiratoires et de prendre les bonnes mesures en temps opportun.