Biodiversité : les dirigeants mondiaux s'engagent à sauver la planète

150 chefs d'état et de gouvernement ont souhaité s'exprimer lors du premier sommet des Nations Unies sur la biodiversité qui s'est tenu virtuellement ce mercredi 30 septembre à New-York. Le but ? Donner un nouvel élan politique afin de sauver la planète de la menace climatique.

Tortue plastique
Les dirigeants de 65 pays ont accepté de signé un accord d'intention pour réduire leur pollution terrestre et maritime afin de protéger la biodiversité.

Initialement, ce premier sommet de l'ONU sur la biodiversité était la dernière étape avant la COP15 prévue en octobre 2020 et reportée - crise sanitaire oblige - à mai 2021 en Chine. Cet événement pourrait être l'équivalent des accords de Paris 2015 pour le climat mais en faveur de la biodiversité. L'enjeu de ce sommet était de créer une "dynamique politique" en faveur de la biodiversité mondiale de l'après 2020. António Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, a demandé aux chefs d'état de cesser de faire "la guerre à la nature. Nous devons reconstruire notre relation avec elle".

Une prise de conscience indispensable des politiques :

En 2010, ils étaient 190 pays à s'engager à respecter 20 objectifs mondiaux visant à protéger la planète d'ici 2020. Aucun de ces 20 objectifs d'Aichi n'a été atteint en 10 ans de délai selon un rapport de l'ONU publié début septembre. Une révélation inquiétante qui montre l'ampleur de la crise de la biodiversité et un véritable échec des dirigeants mondiaux dénoncé par le chef de l'ONU, Volkan Bozkir. Pourtant, plusieurs politiques ont pris conscience de l'urgence climatique. Ils étaient plus d'une centaine à vouloir s'exprimer lors de ce premier sommet de l'ONU sur la biodiversité.

Deux jours avant le sommet, les dirigeants de 65 pays avaient montré une volonté encourageante en signant un engagement pour la nature et promettaient d'inverser la tendance d'ici les dix prochaines années. L'Union Européenne, la Nouvelle-Zélande et le Canada font partis des signataires et prévoient de réduire leur pollution terrestre et maritime. Alors que les pays les plus pollueurs : la Chine, les États-Unis, le Brésil, l'Inde, l'Australie et la Russie n'ont pas souhaité signer ces déclarations d'intention. Sans un réel investissement des politiques de tous les pays, la planète restera menacée.

68% de la faune sauvage a disparu entre 1970 et 2016 :

Ce sommet intervient alors que de nombreux rapports montrent que la biodiversité est en danger. Selon le WWF, la population de vertébrés a chuté de 68% entre 1970 et 2016. Et le constat ne s'arrête pas là : environ 13 millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année et avec elles, les populations d'animaux sauvages qui y vivent, 1 million d'espèces sont menacées d'extinction. À cause de nos activités quotidiennes, nous sommes responsables de 75% de la destruction des écosystèmes sur terre selon le rapport 2019 de l'IPBES.

Pour inverser cette tendance, l'ONU propose des solutions basées sur la nature notamment en sortant de la crise de la Covid-19 qui doit servir de tremplin pour "changer de cap". L'ébauche de cet accord signé par 65 pays propose des solutions précises et chiffrées : réduire de 50% la pollution due aux pesticides et au plastique, l'utilisation durable des ressources planétaires d'ici 10 ans et préserver ou augmenter la diversité pour 90% d'espèces pour 2050. Mais cet accord n'est pour l'instant qu'intentionnel. Il doit être suivi d'actions concrètes...

À la une