Bilan météo de l'été : non, l'été n'a pas été maussade en France... Voici les chiffres qui le prouvent !
Si le mois d'août a permis de rétablir la balance, l'été 2024 a été jugé "décevant" voire "maussade" par nombre d'habitants et de touristes, notamment dans le nord-ouest du pays. Et pourtant, les chiffres sont loin d'aller dans ce sens...
Avec l'arrivée du mois de septembre et de la rentrée scolaire, l'été (météorologique) touche officiellement à sa fin. En effet, depuis le 1er septembre, nous avons basculé dans l'automne météorologique, après le trimestre estival constitué des mois de juin, de juillet de d'août. L'heure du bilan est donc venue, un bilan contrasté en fonction des régions.
Cela se ressent également dans les commentaires des touristes et habitants. Pour certains, l'été a été mitigé, maussade voire pourri tandis que d'autres l'ont trouvé trop chaud. Vous l'avez compris : tout le monde n'a pas été logé à la même enseigne même si, à l'échelle nationale, cet été n'a pas présenté de véritables excès...
Un début d'été maussade
Le temps souvent gris et instable qui s’est installé au printemps et en particulier en mai a perduré une grande partie du mois de juin dans une ambiance généralement assez fraîche hormis en fin de mois avec quelques journées estivales. Les passages perturbés, souvent orageux, ont été fréquents avec des pluies abondantes notamment en milieu de mois des Pays-de-la-Loire et des Charentes à la Bourgogne, ainsi que sur les Alpes.
Des pluies diluviennes ont provoqué par endroits des crues et d’importantes inondations sur ces régions, en particulier dans les Alpes avec des crues torrentielles dévastatrices dans le hameau de La Bérarde (Isère) et dans la vallée de la Vésubie (Alpes-Maritimes). Plusieurs salves pluvio-orageuses intenses ont également balayé la majeure partie du pays en toute fin de mois.
À l’échelle de la France et du mois, la température moyenne a atteint 18,9°C, soit un niveau conforme à la normale. L’ensoleillement, de son côté, a été déficitaire sur une grande partie du pays. Le déficit a dépassé 10 % du sud-ouest jusqu'au flanc est ainsi que sur la Haute-Corse, atteignant 20 à 30 % sur le sud de la Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et l’est de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Enfin, la pluviométrie, très hétérogène, a été excédentaire de 20 % en moyenne sur le pays et le mois.
Orages et fortes chaleurs en juillet
Dans la continuité du mois de juin, les passages perturbés, parfois orageux, ont été fréquents durant la première quinzaine de juillet. En seconde partie de mois, les épisodes pluvio-orageux ont été plus ponctuels mais localement violents avec des pluies diluviennes provoquant des inondations et des coulées de boue les 20 et 21 du sud-ouest au nord-est puis les 30 et 31 sur un large quart nord-est. Ils se sont également accompagnés par endroits de fortes rafales de vent et de chutes de gros grêlons occasionnant des dégâts.
Des périodes assez fraîches pour la saison, notamment durant la première quinzaine, ont alterné avec de courtes périodes estivales. Du 29 juillet au 2 août, la France a connu sa première vague de chaleur de l’année, courte mais intense, en particulier sur la moitié sud du pays. Les 40°C ont ainsi été dépassés près de la Méditerranée le 30 juillet. À l’échelle de la France et du mois, la température moyenne affiche 21,7°C, soit un niveau supérieur de 0,6°C à la normale.
Du côté des précipitations, elles se sont avérées "normales" au niveau national mais avec de grandes disparités. Ainsi, elles ont été déficitaires de plus de 20 % de la Nouvelle-Aquitaine au val de Loire ainsi qu'en Méditerranée. Le déficit a même dépassé 50 % par endroits, voire 80 % sur la Côte d’Azur et la façade ouest de la Corse. L'ensoleillement, pour sa part, a été globalement conforme à la saison après un début d'été souvent gris.
Août, le mois de le plus beau de l'été
Si le mois de juillet a été chaud dans le sud-est, août s'est avéré caniculaire dans ces mêmes régions avec un excédent de l'ordre de +2,5°C par rapport à la normale. Ce dernier mois de l'été est même devenu le deuxième mois d'août le plus chaud à Ajaccio, Nice ou encore Nîmes, derrière l'indétrônable août 2003. La chaleur fut également récurrente et ponctuellement marquée dans l'est (excédent d'environ 2°C en Alsace et Franche-Comté) alors que les températures ont été de saison sur la façade atlantique.
Avec un déficit de précipitations d'environ 15 % à l'échelle nationale, août a été le mois le plus sec de la période estivale avec quelques dégradations orageuses, notamment entre le 13 et le 15 août ou encore le 24 août. Ainsi, quelques villes ont connu un excédent pluviométrique alors que le déficit est généralement compris entre -30 et -50 % des Pays-de-la-Loire aux Hauts-de-France, et même jusqu'à -80 % en Aquitaine et dans le Roussillon. L'ensoleillement, de son côté, a été excédentaire (entre +10 et +15 %).
Cette année, c'est donc dans le sud-est où le soleil et la chaleur ont été les plus présents, mais aussi dans l'est et le sud-ouest de manière plus ponctuelle. Mais surtout, si cet été a pu vous paraître maussade, c'est parce qu'il s'est montré nettement moins chaud que les deux précédents où les canicules s'étaient succédées. Ainsi, un certain répit sur le front des vagues de chaleur, des sécheresses et des incendies a été bénéfique, que ce soit pour la nature, la végétation, les animaux et pas seulement...
Les chiffres globaux indiquent un excédent thermique d'environ +0,7°C sur la saison et avec des précipitations et un ensoleillement dans les normes.