Bilan de la tempête Gloria
La dépression Gloria, responsable des intempéries sur le Roussillon et la Catalogne depuis le début de semaine, se résorbe enfin, laissant derrière elle un lourd bilan.
Alors qu’une très grande majorité de la France profite d’un temps calme et frais depuis le début de la semaine, cela n’est pas du tout le cas de l’extrême sud du pays, où le temps fut très agité entre mardi et jeudi.
En effet, une dépression du nom de Gloria est restée bloquée plusieurs jours sur la péninsule ibérique, apportant un temps exécrable et de fortes intempéries entre la Catalogne et le Roussillon. Retour sur les principaux faits marquants de cet épisode.
Un bilan dramatique dans le nord-est espagnol
Depuis dimanche, les effets de la tempête Gloria se font nettement ressentir sur les côtes méditerranéennes, et en premier lieu en Espagne, sur les côtes de la Catalogne et des Baléares.
Mardi, au plus fort des intempéries, des vagues de plus de 14 mètres de hauteur se sont abattues sur les Baléares, dans le même temps que le vent soufflait en tempête, avec des rafales à plus de 140km/h sur les caps exposés, et autour de 100-110km/h dans les terres.
Des pluies diluviennes se sont déversées sur le nord-est espagnol, et des inondations ont fait de lourds dégâts dans le secteur de Gérone. En montagne, la neige est tombée en abondance dans la province de Castellón, avec des cumuls dépassant parfois 1m50 de poudreuse.
Un bilan encore provisoire fait état d'une dizaine de victimes et de plusieurs disparus, certains emportés par les inondations ou d'autres par des vagues. Un bilan humain dramatique, sans parler des millions d’euros de dégâts, notamment en raison de sérieux dommages en bord de mer.
Crues majeures et pluies diluviennes dans l'Aude et les P.-O.
Dans le Roussillon, les intempéries ont débuté mardi avec l’arrivée de pluies orageuses en provenance d’Espagne. Elles ont fluctué en intensité jusqu’à jeudi, avec par moment des cumuls horaires très importants.
Mercredi soir, au terme d’un peu moins de 48h de précipitations, les cumuls de pluie dépassaient déjà par endroit les 200 mm. Dans le même temps, la neige qui était tombée en abondance mardi sur l’est des Pyrénées s’est transformée en pluie. Des cumuls de l’ordre d’un mètre de neige ont fondu en quelques heures.
Cette situation a immédiatement entraîné une montée brutale des cours d’eau, notamment l’Agly et l’Aude. Ces deux rivières ont été placées en vigilance rouge dès mercredi 15h. Dans la soirée, des inondations historiques ont eu lieu, notamment dans la région de Carcassonne, où l’Aude a dépassé le niveau déjà d’octobre 2018 (5m88). De nombreuses voies de circulations ont été submergées et des milliers de foyers ont été privé d’électricité.
Jeudi, alors que les cours d’eau amorçaient une décrue, de nouvelles averses orageuses ont touché la région en matinée. Celles-ci ont retardé la décrue, notamment dans l’Aude où les inondations étaient très importantes du côté de Quillan, non loin des niveaux records de septembre 1963.
Les pluies ont complètement cessé en après-midi de jeudi, d’abord sur les Pyrénées-Orientales puis sur l’Aude, ne concernant plus que l’Hérault dans une moindre mesure ce vendredi. Les cours d’eau ont lentement regagné leur lit la nuit dernière, laissant des dégâts matériels mais a priori, sans commune mesure avec ce qui s’est passé en Espagne.
Au final, sur 3 jours, les services de Météo-France ont relevé un cumul de précipitations de 426 mm à Arles-sur-Tech (66), ce qui constitue probablement un record départemental.