Bientôt plus de banquise en Arctique d'ici l'été 2050 ?
L'Arctique se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la planète depuis les 49 dernières années. Et d'après les scénarios des scientifiques, les températures vont continuer d'augmenter menaçant de faire fondre la banquise complètement d'ici le milieu du siècle. Explications.
Même si le changement climatique nous impacte tous, les conséquences semblent plus importantes en Arctique qui se réchauffe trois fois plus vite que la planète depuis 1971 selon le dernier rapport du Programme de Surveillance et d'évaluation de l'Arctique (AMAP). De 1971 à 2019, c'est-à-dire en moins de 50 ans, la température moyenne annuelle de cette région polaire a augmenté de 3,1°C alors que l'on enregistrait une augmentation de +1°C à l'échelle mondiale.
L'avenir de la banquise dépend de nos émissions de gaz à effet de serre
Dans ce rapport paru en 2019 et réactualisé cette année, les spécialistes ont trouvé, grâce aux données, un point de bascule qui remonte à 2004. Il s'agit d'un bond, une forte hausse des températures au dessus-du cercle polaire cette année-là et qui ne trouve encore aucune explication scientifique. Et depuis 2004, le réchauffement a continué à un rythme 30% plus élevé qu'avant.
Et ce réchauffement n'est pas prêt de s'arrêter puisque selon les simulations citées dans le rapport, les températures moyennes de l'Arctique devraient encore grimper d'ici à 2100. Les chercheurs prévoient une augmentation entre 3,3°C à 10°C au-delà de leur moyenne sur la période 1985-2014. Le chiffre exact dépend du volume des futures émissions de gaz à effet de serre.
La première victime de ce réchauffement est la banquise, vouée à disparaître totalement en été, avant de se reformer en hiver. Ce risque est dix fois plus élevé si la température mondiale augmente de 2°C plutôt que 1,5°C comme promis lors de l'Accord de Paris : "la grande majorité des modèles (...) laisse entrevoir avant 2050 un Arctique pour la première fois quasiment sans banquise en septembre" alertent les scientifiques.
Conséquences dramatiques et immédiates
La fonte de la banquise a des conséquences importantes sur les écosystèmes : modification de l'habitat et des habitudes alimentaires voire migrations de certaines espèces, comme l'ours polaire. Et pas seulement les espèces animales, les populations locales sont aussi impactées par le réchauffement de ces contrées polaires où vivent près de 4 millions de personnes.
D'après Sarah Trainor, directrice du Centre d’évaluation et de politique du climat de l’Alaska, les chasseurs et pêcheurs de ces régions "font état de phoques plus maigres, d’une faune sauvage moins saine et de davantage de vers dans les poissons et mammifères marins" et d'une banquise dont la période pour se déplacer à chiens de traineau "est tombée de cinq à trois mois".
Et les conséquences se font sentir aussi à des milliers de kilomètres de ces latitudes. En effet, le risque avec la fonte de plusieurs tonnes des glace est que le niveau de la mer monte et menace des populations insulaires ou vivant proches des littoraux. Il devient donc urgent et impératif que les gouvernements et états s'activent pour limiter le réchauffement climatique...