Beurk ! Les boules trouvées sur une plage de Sydney n'étaient pas du goudron, mais quelque chose de « plus humain » !
À la mi-octobre, les plages de Sydney, ce paradis de sable blanc et de mer bleue, ont fermé leurs portes lorsque de mystérieuses boules noires se sont échouées sur le rivage, suscitant toutes sortes de théories.
Le 16 octobre, d’étranges boules noires ont fait leur apparition sur la plage de Coogee et, dès le lendemain, on pouvait en trouver sur d'autres plages emblématiques comme Bondi et Maroubra. Avec la plage fermée et une équipe de nettoyage à l’œuvre, ces sphères sombres sont rapidement devenues un sujet d'étude urgent.
Les premiers tests effectués par le Randwick Council ont semblé confirmer qu'elles contenaient des matériaux dérivés du pétrole, renforçant ainsi la théorie du goudron.
Mais une série d'analyses approfondies a révélé une origine beaucoup moins poétique (et certainement plus odorante). Ce qui ressemblait à une marée noire sur les plages de Sydney s'est avéré être, à la surprise générale, quelque chose de beaucoup plus « urbain ».
Une enquête désagréable
L'équipe d'experts de l'UNSW, en collaboration avec les agences de protection de l'environnement, a utilisé toutes les techniques disponibles pour examiner le contenu des boulettes. Grâce à la spectroscopie par résonance magnétique nucléaire et à l'analyse du carbone 14, ils ont conclu que la réalité était très différente de ce que l'on attendait.
La datation au radiocarbone a montré qu'environ 30 % seulement du carbone était d'origine fossile, ce qui suggère que les combustibles fossiles n'étaient pas le principal composant des boulettes.
Il s'avère que ces boules étaient principalement composées de graisses, d'huiles et de molécules typiques des.... des eaux usées ! Et pour ajouter une touche de surprise, ils ont également détecté des traces de drogues récréatives, comme la méthamphétamine, et de polluants industriels, les fameux PFAS, des composés chimiques synthétiques utilisés dans de nombreux produits de la vie courante, ainsi que des traces de médicaments, comme le losartan, qui est utilisé pour traiter l'hypertension.
Mais ce qui a permis d'écarter le goudron et de confirmer les soupçons, c'est la présence d'épicoprostanol, un marqueur chimique dérivé du cholestérol et associé aux matières fécales humaines. En outre, des résidus de THC et d'autres composés ont été trouvés dans les échantillons, signe que la contamination provenait des eaux usées et du drainage urbain.
Des "fatbergs" au grave problème de la pollution urbaine
Le phénomène des fatbergs n'est pas nouveau. Dans plusieurs villes du monde, comme Londres et New York, les réseaux d'égouts sont souvent obstrués par l'accumulation de graisses, d'huiles et d'autres déchets qui se solidifient lorsqu'ils sont mélangés à des produits d'hygiène personnelle. Dans le cas présent, le fatberg s'est décomposé et a atteint la mer, probablement sous l'effet de la tempête qui a provoqué des débordements d'égouts.
Les tests spectroscopiques ont révélé des signaux dans les boules noires qui correspondent aux graisses, aux huiles et aux molécules graisseuses que l'on trouve couramment dans les résidus de savon, l'huile de cuisson et les sources alimentaires.
Mais au-delà du mystère, cet incident est un signal d'alarme concernant la pollution des côtes urbaines. Selon des données récentes, environ 28 % des zones de baignade de la Nouvelle-Galles du Sud sont confrontées à des problèmes de qualité de l'eau après de fortes pluies.
Les plages de Gymea Bay, Malabar et Frenchmans Bay, entre autres, ont été classées avec des avertissements de mauvaise qualité de l'eau, en grande partie à cause de la présence de déchets fécaux humains. Après de fortes pluies, les systèmes de drainage sont saturés et rejettent de l'eau non traitée dans l'océan, un problème de santé publique qui nécessite des solutions urgentes.
Si le mystère des boules noires semble résolu, il n'en reste pas moins que la pollution urbaine est une menace constante pour les écosystèmes marins. Ces boules de graisse montrent qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une marée noire pour s'alarmer ; il suffit d'une tempête et d'une accumulation de déchets mal gérés pour menacer la sécurité de nos plages.
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