Coup de gueule : cette banque française veut raser une forêt pour y construire… un écoquartier !

Non, ce n'est pas une blague : raser une forêt pour y établir un écoquartier, c'est le projet funeste proposé par la filière immobilière de la banque française BNP Paribas, en Seine-Saint-Denis. Séquence explications.

Déforestation forêt illustration
Le projet prévoit de raser 22.000 mètres carrés d'espace boisé pour les remplacer par un écoquartier de 450 logements, avec un étang et des espaces verts de 8.000 mètres carrés (photo d'illustration).

Un projet qui porte le nom d'"écoquartier", mais qui consiste à raser plus de 2 hectares d'espace boisé à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, non loin de Paris : c'est ce que propose la filière immobilière de la banque française BNP Paribas. Un projet qui soulève évidemment de vives critiques chez les riverains et les associations écologistes, dont certaines accusent d'ailleurs la banque de financer la déforestation au Brésil

2 hectares de forêt rasés pour 450 logements !

Le projet porté par cette filière de BNP Paribas prévoit donc de raser environ 2 hectares de forêt à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, d'après nos confrères de Reporterre. Dans le détail, 22.000 mètres carrés d'espace boisé seront rasés pour les remplacer par un écoquartier de 450 logements, avec un étang et des espaces verts de 8.000 mètres carrés.

L'écoquartier est soutenu par la maire de la ville, Brigitte Marsigny, qui estime qu'il renforcera l'attractivité de la ville. Ce n'est évidemment pas le sentiment de ses opposants, ni des riverains, ni des associations écologistes, d'autant que selon deux études réalisées en 2022, cette forêt, surnommée "le bois Lumière", abrite des arbres centenaires, ainsi que de nombreuses espèces menacées et protégées.

Déjà 2.000 signatures pour sauver les espèces en danger

Par ces espèces, il y a donc des chênes et des aulnes (des arbres centenaires), mais aussi 24 espèces d'oiseaux, comme les éperviers d'Europe ou les piverts. Une quinzaine d'entre elles avaient d'ailleurs choisi ce bois comme lieu de reproduction.Pour le moment, la mobilisation des opposants au projet ne change rien : il sera bien validé avec l'adoption en juin 2024 du nouveau plan local d'urbanisme intercommunal. Si BNP Paribas souhaite commencer les travaux dès l'année prochaine, il va falloir toutefois attendre les résultats de l'étude environnementale. En attendant, la pétition en ligne contre le projet a déjà recueilli près de 2.000 signatures.
Cette nouvelle polémique visant BNP Paribas vient s'ajouter à la plainte déposée par plusieurs ONG en février dernier contre la banque, accusée de financer un géant brésilien de l'agroalimentaire qui contribuerait, selon elles, au travail forcé et à la déforestation. Par ailleurs, le groupe bancaire français a aussi été assigné en justice par trois associations écologistes pour sa "contribution significative" au réchauffement climatique, en raison de ses clients gaziers et pétroliers.

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