L'avenir du loup pourrait être menacé en France : pourquoi une telle inquiétude ?

France Nature Environnement tire la sonnette d'alarme : l'avenir du loup serait menacé à moyen-terme, voire à court-terme. Les responsables sont connus : nous, les humains, à travers certaines activités illégales. Entre autres…

Loup prétexte
Depuis le retour naturel du loup en France dans les années 1990, c'est la première fois que son existence est menacée.

"Les clignotants passent au rouge", concernant l'avenir du loup en France, s'alarme dans un communiqué l'association France Nature Environnement (FNE). L'animal pourrait être menacé à moyen-terme, voire à court-terme, selon l'organisme, qui a suivi 36 meutes pendant l'année 2023 dans les Alpes, les Préalpes, la Drôme et la Provence. Pour quelles raisons ?

Le braconnage responsable de 15% des morts

Le premier responsable de cette mise en danger serait le braconnage, selon l'association. Les actes de braconnage semblent en effet se "banaliser" et "s'organiser", comme l'ont observé les caméras automatiques ayant suivi les meutes. "Si ça continue comme c'est aujourd'hui, l'avenir du loup est menacé à moyen et à long-terme", estime Roger Mathieu, de FNE.

Et à même peut-être à court terme, à cause des ces actes illégaux. Au total, une meute sur dix (parmi celles observées) a été victime d'actes de braconnages, avec à la clé des loups aux pattes coupées, ou au cou ensanglanté. Les instruments de torture responsables de cela sont par exemple des "pièges à palette" ou encore des "collets", qui enserrent le cou.

Résultat, alors que loup est supposé être un grand voyageur, il ne progresse plus : certes, il a passé la vallée du Rhône, mais il ne parvient pas à s'y installer. Avec la hausse des destructions illégales, voire des tirs de défense, on estime, en se basant sur des cas précis aux États-Unis et au Portugal, que le braconnage pourrait être responsable de 15 à 20% des décès de loups.

L'empoisonnement, l'autre fléau

Mais ce n'est pas tout : aux actes de braconnage s'ajoutent les empoisonnements, qui sont de plus en plus fréquents. Ils nécessitent des enquêtes poussées et des procès, comme celui qui aura lieu à l'automne prochain après l'empoisonnement d'un loup à Crupies, dans la Drôme, en 2023.

L'idéal serait d'augmenter les moyens d'enquête et instaurer des brigades canines capables de détecter ces empoisonnements. Enfin, outre les actions illégales, les tires légaux mettraient aussi en danger la survie des loups, selon FNE. Depuis 2018, le quota des tirs de loups légaux a augmenté de 400% : résultat, la productivité des loups a baissé en 2023, et le nombre de loups n'augmente plus.

Alors qu'on peut désormais tuer 209 loups cette année, c'est la première fois depuis les années 1990 et le retour naturel du loup en France que l'existence de l'animal est menacée. D'après FNE, l'État va devoir prendre des mesures pour réduire les tirs légaux et augmenter le budget dédié à la biodiversité pour que le loup puisse s'en sortir à moyen et long-terme...

Références de l'article :

"Si ça continue, l'avenir du loup est menacé à moyen et à long terme", redoute France Nature Environnement - France Info

Loup : des actes de braconnage, y compris dans la Drôme, s'inquiète France Nature Environnement - France Bleu

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