Aucune pluie en vue : doit-on s’inquiéter d’une sécheresse majeure ?
Les semaines se suivent et se ressemblent… Malgré quelques averses ou orages, les précipitations demeurent déficitaires et la sécheresse s’aggrave. Ce mois de mai pourrait bien encore accentuer une situation déjà préoccupante dans de nombreuses régions.
Cela ne s’est produit qu’à 4 reprises : en 1976, en 2011, en 2019 et en 2022. Pour la 4ème fois en plus de 60 ans de mesures, les 4 premiers mois de l’année se sont avérés plus secs que la normale à l’échelle nationale, signe que la sécheresse est déjà bien installée sur le territoire. La faute aux anticyclones qui ont souvent obligé les perturbations atlantiques à atterrir plutôt sur le nord de l’Europe que sur les pays plus à l’ouest, et donc la France. De même, les quelques gouttes froides qui se sont formées ces dernières semaines ont essentiellement concerné la Péninsule Ibérique et la Méditerranée, épargnant donc la plupart de nos régions.
-20 % de pluie en avril, déjà des restrictions
Sans tomber dans le catastrophisme, on peut dire que la situation se dégrade de jour en jour avec des précipitations aux abonnées absentes, un vent continental qui assèche encore un peu plus les terres et un ensoleillement généreux. Bref, tous les ingrédients ont été réunis en avril pour aggraver la sécheresse qui s’est installée l’hiver dernier et qui ne semble pas vouloir nous quitter tout de suite… Ces dernières semaines, le déficit pluviométrique affichait -20 % à l’échelle nationale, avec des précipitations encore plus discrètes entre l’Artois et la Picardie, en Limagne, dans le Forez, le Lyonnais et en Camargue.
Sur la deuxième quinzaine du mois d’avril, il n’est ainsi pas tombé une seule goutte de pluie à Paris, Dieppe, Beauvais, Amiens, Charleville-Mézières, Troyes ou encore Reims. Conséquence de ce manque de pluie récurrent, l’indice d’humidité des sols est largement inférieur à la normale, ce qui a conduit certains préfets à prendre des arrêtés de restrictions d’usage de l’eau.
Le Maine-et-Loire, les Deux-Sèvres, la Vienne, la Charente-Maritime, la Charente, l’Ain, la Drôme, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et le Var sont ainsi concernés à des degrés divers. Et les prévisions pour les prochains jours ne sont guère optimistes avec le maintien des hautes pressions sur l’ouest de l’Europe et un temps toujours sec, en dépit des quelques orages annoncés.
1ère vague de chaleur la semaine prochaine
Les quelques cellules orageuses attendues se développeront essentiellement l’après-midi sur les reliefs avec la traditionnelle évolution diurne, mardi et mercredi. En deuxième partie de semaine, le risque orageux disparaîtra et c’est un temps sec qui dominera alors partout avec un ciel peu nuageux ou totalement dégagé. Ces conditions météo dignes d’une fin de printemps ou d’un début d’été se maintiendront durant toute la première quinzaine du mois de mai et même possiblement au-delà, comme l’envisagent toujours les tendances saisonnières.
Outre le temps sec et ensoleillé, les températures vont également faire parler d’elles puisque la première vague de chaleur de la saison est attendue la semaine prochaine. Sous l’influence d’un anticyclone s’étirant du Maghreb à l’Allemagne, un flux de sud va s’installer sur notre pays, favorisant ainsi l’arrivée d’air chaud par le sud-ouest. Des températures souvent supérieures à 25°C sont ainsi attendues, et parfois au-delà des 30°C. Cette période devrait durer plusieurs jours, d’où le terme de vague de chaleur. Un paramètre aggravant dans le contexte de sécheresse que nous connaissons…