Attention ! Un fongicide interdit retrouvé dans l'eau du robinet !
À la suite d'analyses réalisées dans toute la France, y compris dans les Outre-Mer, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a découvert des résidus de pesticides et de fongicides, pourtant interdits en France, dans l'eau potable.
On parle beaucoup de sécheresse ces derniers mois en France. L'eau vient à manquer mais au delà de sa faible quantité, sa qualité est toute aussi inquiétante... En effet, l'eau potable des français est contaminée par plusieurs résidus d'éléments néfastes pour la santé et l'environnement.
Grâce aux analyses effectuées, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a retrouvé des traces d'un fongicide interdit depuis trois ans. Dans son rapport publié jeudi 6 avril dernier, l'Anses s'inquiète de ces résultats car ils sont le "signe de la persistance dans l’environnement de traces de pesticides même longtemps après la fin de leur utilisation", souligne Libération.
Les prélèvements d'eau ont eu lieu dans toute la France, y compris dans les départements d'outre-mer. L'Anses cherchait principalement 157 pesticides et leurs métabolites, soit les composants issus de leur dégradation.
"Sur les 157 molécules recherchées, 89 ont été quantifiées au moins une fois. (...) Les fréquences de quantification sont assez semblables entre eaux brutes/eaux traitées et entre eaux souterraines/eaux superficielles", détaille l'Anses dans son étude.
Mais ce qui a suscité le plus d'inquiétude chez les experts, c'est la présence du métabolite du chlorothalonil R471811 – métabolite le plus fréquemment retrouvé "dans plus d’un prélèvement sur deux". Conséquence : des dépassements de la limite de qualité (0,1 µg/litre) "dans plus d’un prélèvement sur trois" !
Ce composant appelé métabolite de chlorothalonil est le résultat de la dégradation dans l'environnement du chlorothalonil, un fongicide interdit en France puis l'année 2020.
D'où les préoccupations de l'Anses : "Ces résultats attestent qu’en fonction de leurs propriétés, certains métabolites de pesticides peuvent rester présents dans l’environnement plusieurs années après l’interdiction de la substance active dont ils sont issus".
En 2019, la Commission européenne prenait la décision de ne pas renouveler l'autorisation de l'utilisation du chlorothalonil. Le gouvernement français avait tout de même autorisé son utilisation jusqu'en mai 2020 afin de permettre d'écouler les stocks de produits restants.
Malheureusement, il est "impossible à ce jour d’établir que la présence de métabolites du chlorothalonil dans les eaux souterraines n’aura pas d’effets nocifs sur la santé humaine", révèle la Commission européenne de Bruxelles.
L'Anses conclut son rapport en expliquant que le chlorothalonil "devrait être classé comme cancérogène de catégorie 1B", c’est-à-dire cancérogène "supposé"...