Antarctique : le plus gros iceberg du monde s'est détaché
Les images satellite du programme européen Copernicus sont impressionnantes ! Elles montrent un iceberg de 4 320 kilomètres² se détacher de la banquise de Ronne, dans l'Antarctique.
Déjà en février dernier l'organisme de recherches britannique sur les zones polaires, la British Antarctic Survey (BAS), localisée sur la banquise de Brunt (Antarctique), en mer de Weddell, avait assisté au détachement d'un iceberg, appelé A-74, de près de 1270 km². L'événement s'est produit à nouveau jeudi dernier, toujours dans la mer de Weddell, mais cette fois-ci l'iceberg mesure plus de 4 320 km², un record !
A-76, le plus gros iceberg du monde
Baptisé A-76, la superficie de ce géant de glace est équivalente à celle des départements des Alpes-Maritimes et de la Haute-Savoie. Cet iceberg représente la moitié de la Corse, il fait exactement 170 kilomètres de long et est large de 25 kilomètres, pour une surface totale de 4 320 km². L'agence spatiale européenne a annoncé dans un communiqué de presse ce jeudi 20 mai qu'il s'était détaché de la barrière de glace de Ronne en Antarctique.
En effet, dans le cadre du programme européen de surveillance de la Terre Copernicus, le satellite Sentinel-1 a enregistré des images montrant l'impressionnant bloc de glace se détacher du reste de la banquise. Sa rupture a été relativement rapide puisqu'il avait commencé à se séparer le 13 mai dernier, selon le Centre national américain sur les glaces. Il lui aura donc fallu près d'une semaine avant de se détacher de sa barrière de glace.
Mais à l'origine, c'est la station polaire britannique, la BAS, dont la base est située aux alentours, qui l'avait repéré. Avant lui, c'est l'iceberg A-23A qui détenait le record de l'iceberg le plus grand du monde avec ses 3 380 km² de surface qui dérivait toujours en mer de Weddell.
Conséquences du réchauffement climatique ?
Les écologistes s'alarment, car ce grand bloc de glace peut devenir un danger, une fois libéré de l'emprise de sa barrière. Même si de nos jours, on arrive à prédire la trajectoire des icebergs, la navigation maritime risque tout de même de se compliquer avec un iceberg de cette taille flottant dans les eaux. Mais c'est surtout l'impact sur le niveau de la mer qui devient inquiétant car il va finir par se fragmenter et par fondre.
Ce n'est pas ce qu'explique Laura Gerrish, chercheuse au BAS, qui a précisé sur Twitter que les deux détachements d'iceberg de cette année 2021, A-74 et A-76, étaient "attendus" et faisaient "partie du cycle naturel des banquises, dont aucun morceau imposant ne s'était détaché depuis des dizaines d'années". Pourtant, les scientifiques prévoient une montée des eaux de l'ordre de 40 centimètres d'ici à 2100, menaçant près d'un milliard de personnes.