De plus en plus de fleurs poussent en Antarctique : pourquoi est-ce une mauvaise nouvelle ?
Les fleurs semblent se plaire en Antarctique... Favorisée par la hausse des températures et un écosystème désormais bouleversé donc plus favorable, la propagation exponentielle de certaines plantes inquiète dans ces zones polaires.
En quoi un Antarctique fleuri est-il un problème ? La communauté scientifique s'inquiète en effet de voir certaines plantes proliférer dans cette région polaire. Cela pourrait déstabiliser tout l'écosystème et menacer à terme la survie de la faune, déjà en danger. Séquence explications.
Une expansion de 154% en 10 ans !
Tout a débuté sur le réseau X (oui, celui qu'on appelait encore Twitter il y a peu), comme nous le racontent nos confrères du HuffPost, lorsqu'une photo de fleurs violettes devant un iceberg est devenue virale. Elle avait été pourtant prise au Groenland, et non en Antarctique, comme l'indiquait faussement la légende (d'où le signalement que vous pouvez voir sous le tweet ci-après).
Et pourtant, au-delà de la photo, l'information qu'elle illustre est bien vraie : de plus en plus de fleurs poussent en Antarctique, une propagation exponentielle qui est loin d'être une bonne nouvelle. Il est en effet probable que dans quelques années, des champs de fleurs apparaissent en Antarctique, des végétaux qui en quelque sorte "profiteraient" du changement climatique.
De quels végétaux s'agit-il exactement ? Des deux seules plantes vasculaires à fleurs présentes en Antarctique : tout d'abord la canche, dont l'expansion est passée de 21% à 28% par décennie, mais aussi la sagine, dont l'expansion est passée de 7% à... 154% par décennie ! Une véritable explosion dont les facteurs sont connus.
Hausse des températures, mais pas seulement...
C'est évidemment d'abord le réchauffement climatique et la hausse des températures qui permet la propagation de ces plantes : souvenons-nous qu'en mars 2022, une vague de chaleur exceptionnelle frappait l'Antarctique, avec des valeurs parfois plus de 30 degrés au-dessus des normales saisonnières (-10°C au lieu de -40 ou -50°C). Un climat de plus en plus favorable à la pousse.
L'autre facteur de propagation de ces plantes à fleurs découle directement du réchauffement climatique : c'est la disparition progressive des otaries à fourrure. Celles-ci sont notamment victimes de la raréfaction du krill, leur principale source de nourriture, qui disparaît à cause de la fonte des glaces. Les otaries n'écrasent donc plus les plantes, qui peuvent proliférer...
Alors que la banquise de l'Antarctique bat des records de faible étendue en ce mois de septembre, les scientifiques s'inquiètent de voir à terme la région devenir de plus en plus fleurie et de moins en moins gelée. Cela bouleverserait tout l'écosystème, avec des espèces qui s'installeraient là où elles ne devraient pas : une grande partie de la faune serait alors en danger d'extinction...