Amazonie : nouveau record de déforestation en janvier
La destruction de la forêt amazonienne ne cesse de s'accélérer dans l'indifférence la plus totale. Le nombre d'arbres abattus en janvier était cinq fois plus élevé qu'en 2021, alors que la saison des pluies au Brésil est pourtant peu propice au déboisement...
C'est un constat qui devrait provoquer un émoi mondial. Pourtant, même les scientifiques brésiliens qui publient chaque mois les chiffres de la déforestation de la forêt amazonienne ne sont plus choqués. Selon Meros Gerais, chercheuse à l'université de Meros, "il est même étonnant que ça n'ait pas augmenté davantage".
En janvier 2022, la déforestation du poumon de la planète a atteint des sommets, avec près de 430km2 de forêt détruite. C'est cinq fois plus qu'en janvier 2021, alors que la saison des pluies est pourtant peu propice au déboisement. Comment expliquer une telle hausse ?
Des plantations de cultures à foison
Depuis plusieurs années, la déforestation de l'Amazonie ne cesse de s'accélérer pour produire du bois et afin de dégager des espaces pour planter des cultures. La demande en produits agricoles, tels que le soja, est en forte hausse à l'échelle de la planète et les entreprises agroalimentaires mondiales ont donc besoin de s'accaparer des terres.
Depuis l'arrivée au pouvoir en 2017 du président brésilien Jair Bolsonaro, les protections juridiques qui entouraient la forêt amazonienne ont été considérablement réduites. A titre d'exemple, en seulement un an, d'août 2020 à juillet 2021, 13.000 km2 de forêt ont été détruits, soit l'équivalent de la superficie du Liban.
En janvier 2022, ce chiffre s'élève à 430km2, soit l'équivalent de sept fois la taille de Manhattan. C'est également cinq fois plus qu'en janvier 2021. Un chiffre inhabituel car le mois de janvier se situe en plein durant la saison des pluies au Brésil. Or cette période est peu propice au déboisement car l'accès à la forêt est rendu difficile par la boue.
Une forêt essentielle pour le climat mondial
La protection de la forêt amazonienne est pourtant essentielle dans la lutte contre le réchauffement climatique. La forêt absorbe d'énormes quantités de gaz à effet de serre, autant de CO2 qui ne contribue pas à réchauffer la planète. Mais plus il y a d'arbres abattus, moins la forêt peut absorber de carbone.
Lors de la COP26 à Glagow en novembre dernier, les autorités brésiliennes s'étaient pourtant engagées à réduire la déforestation, et même à l'arrêter d'ici la fin de cette décennie.
Mais les nouvelles données publiées par les scientifiques brésiliens mettent à mal ces déclarations. Il faut dire que la forêt amazonienne constitue une ressource de premier plan pour l'économie du Brésil. Des régions entières vivent de l'exploitation minière et de l'agriculture, bien aidées par les multinationales qui financent la déforestation...
Aujourd'hui, les communautés indigènes vivant en Amazonie et les scientifiques du monde entier implorent, une fois de plus, le gouvernement brésilien à tenir ses promesses.