Risque élevé de grippe aviaire en France : faut-il s'inquiéter pour les fêtes de fin d'année ?
Cela en devient presque lassant : à chaque hiver, désormais, son lot de contaminations à la grippe aviaire... Depuis lundi, la France est passée au niveau de risque "élevé", avec des mesures de confinement pour les élevages de volailles en plein air. De quoi s'inquiéter pour les fêtes ?
Elle est de retour, pour jouer un mauvais tour à nos élevages de volailles en plein air : il s'agit de la grippe aviaire, comme presqu'à chaque hiver désormais en Europe, dont en France depuis 2015. Notre pays est d'ailleurs passé depuis ce mardi au niveau de risque "élevé", le niveau maximal d'alerte. Faut-il s'inquiéter pour nos repas de Noël ? La filière peut-elle tenir le choc économiquement ?
"Renforcer la protection des élevages"
Depuis fin novembre, la France est sur le qui-vive, après la détection de plusieurs foyers de grippe aviaire, notamment chez des dindes dans le Morbihan et dans la Somme. Compte tenu de "la dynamique de l'infection dans les couloirs de migration", et avec ce passage au niveau d'alerte maximum d'épizootie (une épidémie animale), les éleveurs de volailles en plein air sont obligés de confiner leurs bêtes.
La France n'est pas le seul pays touché en Europe, où au total 27 pays recensent des foyers, principalement en Hongrie (54) et au Royaume-Uni (16). Le but du confinement des volailles, selon le ministère de l'Agriculture, est de "renforcer la protection des élevages" : les premiers cas sont souvent dus à des contacts, il faut donc ensuite éviter que les contaminations ne se propagent entre les élevages.
Selon Gilles Salvat, le directeur général délégué de l'Anses, qui s'est confié à nos confrères de France Inter, ces mesures ne suffisent pas. Il appelle à "renforcer les mesures de biosécurité", autrement dit des mesures prises par l'éleveur pour éviter que le virus ne pénètre dans son élevage. Dans les cas les plus graves, il faut parfois abattre des millions de volailles, comme en 2022.
A quoi s'attendre pour Noël ?
Pour le moment, le risque d'une épizootie de grande ampleur comme en 2022 semble exclu, notamment parce que les canards sont pour l'instant épargnés par le virus, sans doute parce qu'ils sont désormais vaccinés obligatoirement dans les élevages de plus de 250 volatiles. Tous ou presque ont déjà reçu une première dose, ce qui freinera l'épidémie car les canards sont des vecteurs importants de diffusion, plusieurs jours avant d'avoir des symptômes.
L'impact économique semble heureusement très faible sur la filière à 16 jours du réveillon de Noël. Les professionnels se sont pas inquiets, compte tenu du faible nombre d'abattages massifs pour l'instant. Chapons, foies gras et foies crus vont donc envahir les rayons dans les prochains jours, si ce n'est déjà fait. Les amateurs de volailles pourront donc s'en donner à cœur joie.
C'est du côté du porte-monnaie que les consommateurs risquent de voir la différence : après une hausse des prix de plus de 15% en 2022 à cause de l'abattage massif des canards, le foie gras devrait encore augmenter de 5% cette année dans vos magasins. Tout le monde ne pourra donc pas s'en payer, et certains diront "tant mieux" en pensant aux techniques de gavage qu'il ne faut pas négliger...