Alerte : plus d'un quart de cette région naturelle française pourrait être englouti d'ici 2100 !
En Méditerranée, les zones humides sont menacées par la montée des eaux : d'ici la fin du siècle, plus d'un tiers d'entre elles pourraient être submergées, selon une étude scientifique. C'est le cas notamment d'une région naturelle française réputée...
Une nouvelle étude scientifique, parue vendredi 17 mai dans la revue Conservation Biology, n'augure rien de bon pour les habitants et la biodiversité du pourtour de la Méditerranée. Sur les 938 zones humides recensées sur ce littoral, 34,4% d'entre elles seraient menacées de submersion, en raison de la montée des eaux, d'ici la fin du siècle. Dont l'une des plus belles en France...
Un quart de la Camargue en danger !
Les scientifiques à l'origine de cette étude ont modélisé les risques de submersion d'ici 2100 en fonction des différents scénarios de réchauffement climatique établis par le GIEC, le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, dans les 938 sites côtiers du bassin méditerranéen.
Le résultat est inquiétant : même avec un "faible" réchauffement de +1,8°C, 34,4% de ces zones humides sont menacées de disparition. Avec un scénario de +4,4°C, plus de la moitié des zones humides risqueraient de disparaître sous les eaux. La cause de ce phénomène est évidente : la hausse du niveau des mers, directement liée au réchauffement du climat (via notamment la fonte des glaces).
Parmi les zones menacées figure le parc naturel régional de Camargue, la plus grande zone humide française : selon cette étude, plus d'un quart de sa superficie risque d'être submergée d'ici 2100, l'équivalent de 4 fois Paris. Dans le monde, ce sont plus de la moitié des zones humides littorales qui risquent de disparaître, mettant en danger les habitats des oiseaux côtiers, mais pas seulement.
Des chiffres sous-estimés !
Comme en Camargue (à cheval, c'est le cas de le dire, entre le Gard et les Bouches-du-Rhône), dans près de 60% des zones menacées figurent des sites d'importance internationale pour de nombreux animaux, notamment les oiseaux d'eau : il s'agit par exemple des flamants roses, des avocettes élégantes ou encore du canard chipeau.
Le problème, c'est que ces zones humides sont souvent leur seul habitat, il n'existe aucune alternative. La disparition de ces sites pourrait donc menacer la survie de ces espèces, et à plus long-terme déstabiliser tous les écosystèmes qui y sont associés.
Plus grave encore, les auteurs de cette étude indiquent que ces chiffres pourraient être sous-estimés, puisque certaines zones côtières, notamment en Espagne, n'ont pas été prises en compte. Par ailleurs, d'autres menaces, comme le sur-tourisme et l'érosion côtière, ont aussi été écartées, malgré leur impact certain.
L'étude conclut en recommandant la "mise en place urgente de mesures d'adaptation" pour sauver ce qui peut encore l'être. Il pourrait s'agir par exemple de construire des digues, ce qui défigurerait toutefois ces régions magnifiques).
La solution la plus efficace serait de compter sur la nature elle-même, en étendant les zones protégées pour lutter contre l'urbanisation, ou encore en fixant les dunes existantes avec de la végétation. Ne manque que la volonté politique...