Alerte : la plus vieille mousse du monde va-t-elle disparaître ?
Elle prospère dans les endroits les plus reculés de notre planète : la plus vieille mousse du monde, "Takakia", risque de disparaître d'ici la fin du siècle, incapable de s'adapter au réchauffement climatique programmé...
Encore une espèce en voie de disparition... La doyenne des mousses de notre planète ne résistera sans doute pas au réchauffement climatique en cours, selon une étude publiée le 9 août dernier dans la revue scientifique Cell. Un pessimisme qui surprend quand on connaît les qualités supposées de cette plante...
1,6% de surface en moins chaque année
"Takakia", c'est le nom de cette mousse considérée comme la plus ancienne prospérant sur notre planète. On la retrouve sous la forme de tapis dans certains des endroits les plus reculés de la Terre, comme les plateaux du Tibet, où elle s'accroche aux falaises glacées, ou encore les montagnes de l'Himalaya.
Cette mousse a pu, grâce à ses capacités exceptionnelles, résister à tous les climats et à leur évolution pendant 390 millions d'années. Mais selon les chercheurs ayant publié cette étude scientifique, "Takakia" pourrait être incapable de s'adapter au réchauffement climatique en cours. Elle est pourtant l'une des plus rapides de son espèce à évoluer, ce qui rend ce constat encore plus inquiétant.
A travers 18 expéditions, parfois en haute altitude, à plus de 4.000 mètres dans l'Himalaya, ces chercheurs ont collecté des échantillons de mousse et étudié son habitat. Et leurs conclusions sont sans appel : chaque année, la surface de la mousse diminue d'environ 1,6%. Selon eux, il s'agit d'un "signal des graves dangers du réchauffement climatique".
Des rayons UV dévastateurs
Cette diminution brutale de l'étendue de la mousse s'explique notamment par la fonte des glaciers provoquée par la hausse des températures : la mousse, moins protégée, est alors exposée à davantage de rayons ultraviolets, une situation à laquelle elle n'est ni préparée, ni adaptée. D'ici 2100, la mousse "Takakia" ne pourrait plus s'étendre que sur 1.000 ou 1.500 km² grand maximum dans les régions où les conditions sont favorables. Autrement dit, elle aura quasiment disparu de la surface de la Terre...
Evidemment, la communauté scientifique s'active déjà pour sauver "Takakia", en suivant un protocole précis pour reproduire des spécimens en laboratoire et ensuite les remplacer. Tout n'est peut-être pas perdu pour cette mousse, car "certaines des pousses transplantées arrivent à survivre et à prospérer". De quoi retarder un peu l'extinction de cette espèce, et peut-être l'aider à se rétablir ?