Alerte : ces œuvres d'art risquent d'être dévastées par le dérèglement climatique !
Nos œuvres d'art sont en danger face au dérèglement climatique ! Chaleur et humidité, entre autres, menacent leur intégrité. Comment notre patrimoine culturel peut-il s'adapter ? Exemple en Occitanie, où les canicules s'intensifient.
C'est une mauvaise nouvelle de plus dans la litanie des tristes conséquences du réchauffement climatique. Certaines de nos œuvres d'art sont en effet menacées par les sécheresses, canicules ou inondations à répétition, en raison notamment de la fragilité des matériaux qui les constituent. Comment préserver notre patrimoine ? Quelles sont les œuvres à protéger en priorité ?
Des matériaux cassants
C'est en Occitanie, l'une des régions les plus touchées par le réchauffement climatique en France, que les acteurs du patrimoine se mobilisent particulièrement pour sauver nos œuvres d'art, menacées par des dommages dévastateurs, en raison de la fragilité de leurs matériaux.
Bâtiments ou objets artistiques, certaines œuvres sont sensibles à la lumière, à la chaleur et à l'humidité. Un problème, quand on sait par exemple que l'Occitanie atteint quasiment chaque été les 40°C et que cette région connaît désormais des épisodes récurrents de sécheresse et de canicule. C'est la variation brutale des températures sur de courtes durées qui provoque surtout la dilatation et la rétractation des matériaux, qui finissent souvent par casser.
A la hausse des températures s'ajoute parfois la hausse du taux d'humidité, et donc une hausse du taux de moisissure, "de plus en plus fréquent et de plus en plus difficile à contrôler", selon une restauratrice de musée. S'y ajoutent encore des mouvements de terrain et des fissures liées à la sécheresse, la menace d'insectes ravageurs ou un risque accru d'inondation, "dévastateur" pour les collections de musées.
Conservation et plans de sauvegarde
Certains musées, comme les Abattoirs de Toulouse, ont déjà pris les devants en mettant en place des techniques de conservation préventive : ils stockent leurs collections dans des salles aux climats spécifiques à chaque matériau, voire régulent les températures autour des œuvres d'art.
A Auch, le musée des Amériques a installé des "vitrines régulées" permettant de conserver les œuvres à 21°C l'hiver et 24°C l'été. Une sorte de caisson, au coût toutefois très élevé donc difficilement généralisable, qui protège déjà la célèbre mosaïque de plumes sur bois, "La Messe de Saint-Grégoire".
En France, "un sinistre tous les huit jours a touché le patrimoine culturel" en 2021-2022, notamment en raison de la sécheresse historique vécue ces années-là. Mais tous les risques doivent être pris en compte, y compris les tempêtes ou les gigas-feux estivaux, dont les conséquences sont aussi de plus en plus graves.
Des plans d'action en coordination avec les services de secours sont en train d'être déployés pour préserver les œuvres et les bâtiments historiques en Occitanie. Des mesures déjà effectives pour les cathédrales de la région, qui disposent toutes d'un plan de sauvegarde : les pompiers savent déjà quelles collections ou œuvres d'art sont à protéger en priorité.