Alerte : nous avons vécu les 25 jours les plus chauds sur Terre depuis au moins 100 000 ans
Les températures moyennes mondiales battent tous les records depuis début juillet 2023 et sont probablement les plus élevées observées sur Terre depuis au moins 100 000 ans !
En ce mois de juillet 2023, la Terre a connu ses 25 jours consécutifs les plus chauds mesurés depuis le début des relevés météo et probablement depuis plus de 100 000 ans. Mais comment assurer un tel record ?
Une chaleur mondiale record
Depuis le début du mois de juillet, les températures moyennes mondiales dépassent tous les records jusque là mesurés depuis le début des relevés météo. En effet, le précédent record de température moyenne mondiale était de 16,924°C, relevé le 22 juillet 2022, record qui a été pulvérisé en ce mois de juillet 2022.
Les températures moyennes du globe dépassent en effet les 17°C depuis le 3 juillet 2023 avec une maximale de 17,23°C atteinte le 6 juillet dernier. L'écart à la moyenne 1979-2000 est de ce fait d'environ +0,8°C ces derniers jours, ce qui est énorme à l'échelle de la planète.
Chacune des dernières décennies a été successivement plus chaude que la précédente, tout en sachant que les mesures de la températures de l'air en surface sont aujourd'hui conjuguées à la température de la surface ce la mer, permettant une estimation planétaire plus précise d'après la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte. Il est donc certain que ce mois de juillet est au moins le plus chaud depuis 1850 à l'échelle de la planète.
Une chaleur inégalée depuis plus de 100 000 ans ?
Si ce mois de juillet 2023 est le plus chaud observé sur Terre depuis 1850, qu'en est-il des milliers d'années précédents ? Comment est-il possible d'estimer la température passée alors que les instruments de mesure de températures depuis le sol et l'espace n'existaient pas encore ?
Il est aujourd'hui possible d'estimer la température passée par différentes analyses. Les microfossiles, le pollen ou encore la glace permettent en effet de se faire une idée plutôt précise des températures observées sur Terre durant les précédents millénaires. L'étude des carottes glaciaires permet par exemple de connaître la composition chimique de l'air grâce aux bulles prisonnières dans la glace. On peut en outre estimer la température de l’air au moment du dépôt neigeux en mesurant la composition isotopique de l’oxygène de la molécule d’eau de la glace. La profondeur atteinte actuellement par les carottages en Antarctique permet donc d'estimer les températures sur Terre il y a environ 800 000 ans !
L'analyse des pollens permet quant à elle de connaître la végétation présente à une période donnée et ainsi d'évaluer la température de l'air favorable au développement de ce type de plante. Enfin, l'étude par carottage des sédiments marins permet d'évaluer les températures sur Terre jusqu'à environ une centaine de millions d'années grâce aux analyses isotopiques. Ces différents moyens permettent donc finalement d'estimer assez précisément la température moyenne sur Terre dans les derniers millions d'années.
Les scientifiques ont de ce fait pu remarquer que la décennie 2011-2020 était sortie de la plage des variations des six derniers millénaires, c'est à dire que celle-ci fut la plus chaude enregistrée à l'échelle de la Terre depuis au moins 6 000 – 6 500 ans. Entre -10 000 et -100 000 ans, la Terre a connu une ère glaciaire, il faudrait donc remonter encore avant cette période pour retrouver des températures au moins aussi élevées qu'actuellement. Ainsi, nous pouvons donc en conclure que nous avons très probablement connu les jours les plus chauds sur Terre en ce mois de juillet 2023 depuis environ 100 000 ans !