Alerte : les populations animales disparaissent à cause de l'Homme !

Les populations d'animaux sauvages à travers le monde sont en chute depuis plusieurs dizaines d'années, une baisse très importante causée par l'influence humaine.

Animaux
Les populations d'animaux sauvages en Afrique sont en baisse de 76% sur les cinquante dernières années selon un récent rapport de la WWF

Selon le dernier rapport de la WWF, les populations de faune sauvage ont décliné de 73% en moyenne sur les cinquante dernières années, essentiellement à cause de l'influence humaine.

Des populations en chute

La WWF a publié ce jeudi 10 octobre le rapport « Planète Vivante », annonçant que les différentes populations d'animaux sauvage avaient perdu en moyenne 73% de leurs individus depuis 50 ans. Un bilan très inquiétant alors que la COP16 Biodiversité débutera dans quelques jours en Colombie.

Cette conclusion ne signifie toutefois pas que près des ¾ du nombre d'animaux sauvages de la planète ont disparu, mais plutôt que la taille des diverses populations (groupes d'animaux d'une même espèce partageant un habitant commun) a diminué de 73% en moyenne sur la période 1970-2020. Ce pourcentage est d'ailleurs en augmentation par rapport au précédent bilan, s'élevant à 68% en 2022.

Cette moyenne a pu être obtenue en recensant environ 5 500 vertébrés répartis en 35 000 populations à travers le monde. Appelé « Indice de Planète vivante », cet indice est établi et actualisé tous les deux ans par la Société zoologique de Londres (ZSL) depuis 1998.

Cet indice est depuis devenu une référence internationale pour comprendre et observer l'évolution des écosystèmes mais également pour analyser les conséquences sur la santé humaine, l'alimentation ou le changement climatique. Toutefois, sa méthode de calcul est également critiquée par de nombreux scientifiques, accusée notamment d’exagérer fortement l'ampleur du déclin des populations animales.

Les chercheurs du ZSL sont toutefois confiants dans la solidité de cet indice, celui-ci étant selon eux un très bon indicateur pour suivre l'évolution de la biodiversité et des écosystèmes à travers le monde. Néanmoins, d'autres indicateurs complémentaires doivent le compléter afin d'élargir la vue d'ensemble.

Des inégalités selon les espèces et les régions

Le plus fort déclin est observé dans les populations d'espèces d'eau douce (-85%), suivies des vertébrés terrestres (-69%) et des vertébrés marins (-56%). Selon les chercheurs, la biomasse des océans a par ailleurs perdu 40% de volume depuis 1970.

Au niveau des régions, c'est en Amérique latine et dans les Caraïbes que le déclin des populations est le plus important, atteignant jusqu'à -95% sur ces secteurs. L'Afrique arrive quant à elle à -76% et l'Asie et le Pacifique à -60%. La réduction des populations est un peu moins spectaculaire en Europe et en Asie Centrale (-35%) ainsi qu'en Amérique du nord (-39%) mais seulement parce que des impacts à grande échelle sur la nature étaient déjà bien visibles avant 1970 sur ces régions.

Les chercheurs ont toutefois noté que certaines populations se sont stabilisées voire développées grâce aux efforts de conservation et à la réintroduction d'espèces. Par exemple, le bison d'Europe avait disparu à l'état sauvage en 1927 mais sa réintroduction et sa protection ont permis à cette espèce d'atteindre 6 800 individus en 2020.

Cette véritable chute des populations animales à l'échelle mondiale n'en reste pas moins très inquiétante, non seulement pour les animaux mais aussi pour l'Homme, de nombreuses d'entre-elles soutenant en effet la vie humaine. Par exemple, la perte des coraux altérerait la régénération d'espèces de poissons victimes de surpêche, ce qui pourrait, par effet domino, priver à terme l'humanité de ressources alimentaires importantes.

Si nous ne sommes pas arrivés au point de bascule pour le moment, nous nous en approchons toutefois progressivement et il est ainsi important de continuer les efforts de conservation et de réintroduction à l'échelle mondiale. Sans ça, les changements observés ces dernières décennies pourraient devenir irréversibles avec des conséquences dévastatrices pour la faune mais également pour l'espèce humaine.

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