Alerte : les niveaux de CO2 dans l'atmosphère battent un nouveau record !
Jusqu'où va grimper la courbe du taux de CO2 dans l'atmosphère ? Une agence américaine (NOAA) a mesuré en mai dernier un niveau de dioxyde de carbone jamais atteint, inédit, de 424 parties par million, un nouveau record. Le chemin pour atténuer le réchauffement climatique semble encore bien long...
Faut-il vraiment espérer une inversion ou même un ralentissement de la tendance inexorable du réchauffement climatique ? Franchement non, à en croire le nouveau record battu par la courbe de Keeling, qui mesure l'évolution de la concentration de CO2 dans l'atmosphère de notre planète depuis 1958. Jamais nous n'avions vécu avec autant de dioxyde de carbone dans l'air, et l'augmentation connue cette année est même l'une des plus importantes jamais enregistrées !
424 parties par million, du jamais vu !
Cette courbe de Keeling, du nom de Charles David Keeling, le chercheur qui l'a supervisée pour la première fois, est basée sur les mesures en continu effectuées à l'Observatoire Mauna Loa d'Hawaï par l'agence américaine d'observation océanique et atmosphérique NOAA. Ces données, disponibles depuis mars 1958, constituent le plus long enregistrement de mesures directes du taux de CO2 dans l'atmosphère. Elles sont toutefois prises sur un volcan (le Mauna Loa), qui en projetant de la lave, a provoqué l'interruption des mesures pendant une dizaine de jours l'an dernier. Toutefois, celles-ci sont depuis rétablies et prises depuis un site d'échantillonnage temporaire, sur le sommet d'un volcan voisin.
Cela ne modifie en rien le constat qui en ressort, et il est une fois de plus très alarmiste ! En mai 2023, la courbe du taux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère terrestre culmine ainsi à 424 parties par million, un niveau inédit et pas atteint depuis des millions d'années ! Si c'est certes pendant le mois de mai que cette valeur est la plus élevée durant l'année dans l'hémisphère Nord, il s'agit d'une augmentation de 3 parties par million (ppm) par rapport à mai 2022, soit la quatrième plus grande augmentation annuelle mesurée par la NOAA ! Précisons que ce taux de CO2 est une valeur de référence pour les climatologues mais aussi pour les décideurs politiques en matière d'environnement...
Avec ce qu'on espère être un pic, les niveaux de CO2 dans l'atmosphère sont maintenant supérieurs de plus de 50% à ce qu'ils étaient avant le début de l'ère industrielle. "Ce que nous aimerions voir, c'est que la courbe plafonne et même chute, parce qu'un taux de CO2 qui atteint 420 ou 425 ppm, ce n'est pas bon", a déclaré Ralph Keeling (le fils de Charles, qui a désormais en charge ce programme de mesures). Cela montre que malgré tout ce qui est entrepris pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et notre empreinte carbone, le chemin est encore long à parcourir...
La menace plane aussi sur les océans...
De ce constat d'échec, c'est-à-dire les niveaux de CO2 dans l'atmosphère qui augmentent chaque année en lien direct avec les activités humaines, nous connaissons les impacts : vagues de chaleur, sécheresses, incendies de forêt, tempêtes, inondations (le CO2 piège en effet la chaleur émise par la surface de la planète et amplifie les phénomènes météo extrêmes). La NOAA insiste donc sur la mise en œuvre nécessaire de tous les moyens pour réduire notre empreinte carbone et protéger notre planète, à travers la réduction de la combustion d'énergies fossiles pour le transport et l'électricité, de la production de ciment, de la déforestation ou encore de l'agriculture intensive.
Par ailleurs, l'augmentation du taux de CO2 constitue également une menace pour nos océans, qui absorbent à la fois le CO2 et l'excès de chaleur de notre atmosphère. Au programme, des conséquences peu réjouissantes telles que les canicules marines (alors que les températures des océans n'ont jamais été aussi chaudes en mai), la perturbation des écosystèmes marins, la hausse du niveau de la mer, ou encore l'acidification des océans. Le tout modifie à terme la chimie de l'eau de mer, entraînant une diminution de l'oxygène dissous et donc une croissance altérée des organismes marins... Il est plus que temps d'agir !