Alerte : les mégafeux sont une réelle menace pour la planète
Si les incendies "modérés" sont parfois bénéfiques pour la nature, les mégafeux, bien plus étendus et dévastateurs peuvent détruire des écosystèmes entiers comme influer sur le climat mondial.
Les mégafeux peuvent transformer un écosystème de manière durable mais également avoir une influence bien plus vaste, à l'échelle même de la planète. Ceux-ci sont par ailleurs de plus en plus nombreux à la surface de la Terre ces dernières années.
Les mégafeux : une menace pour les écosystèmes forestiers
Les incendies ont toujours existé à la surface de notre planète. Ceux-ci peuvent être d'origine humaine mais également naturelle, étant par exemple le plus souvent provoqués par la foudre. Malgré une croyance générale, les incendies peuvent être bénéfiques pour la nature, permettant une régénération de celle-ci.
Toutefois, lorsqu'ils sont très étendus, ces incendies deviennent des mégafeux, qui eux sont particulièrement dévastateurs. En effet, ces incendies souvent incontrôlables et particulièrement étendus dévastent tout sur leur passage, tant au niveau de la faune, de la flore mais également au niveau des sols.
Après le passage de ce type d'incendie, les sols absorbent en effet moins bien la pluie, car la végétation a le plus souvent complètement disparu contrairement aux feux plus « classiques » qui permettent à certaines espèces de survivre et/ou de se régénérer. Ces sols devenus quasi stériles engendrent une repousse des végétaux bien plus lente et donc un retour à la normale plus difficile.
Lors d'épisodes pluvieux, ces sols sont également propices à la formation d'inondations éclairs, l'eau s'écoule en effet à la surface (celle-ci étant devenue plus imperméable) et engendre donc des ruissellements très importants, qui en se rejoignant au niveau des rivières peuvent favoriser la survenue d'inondations catastrophiques. De plus, ces eaux ruisselantes transportent avec elles bon nombre de cendres et de matières chimiques dans les rivières tout comme les sédiments nécessaires à la repousse des végétaux, ce qui empêche donc une nouvelle fois une bonne régénération de la nature.
La modification de la composition des sols empêche donc les espèces auparavant présentes de s'y épanouir de nouveau, laissant place à de nouvelles espèces, possiblement plus invasives de reprendre le dessus, modifiant donc grandement le visage des forêts et écosystèmes concernés. Cette végétation disparaissant entraîne également la migration de certaines espèces animales, qui préféreront retrouver des conditions plus similaires à celles présentes avant le passage des flammes pour leur survie.
Des conséquences désastreuses au niveau local mais aussi à plus grande échelle
Cette modification des écosystèmes par ce type d'incendie a des conséquences désastreuses sur les régions concernées. Au Canada, certaines forêts brûlées par les incendies dévastateurs de ces derniers mois ont complètement changé de visage. Les pins ont par exemple laissé place à une végétation basse et aux peupliers, modifiant donc radicalement l'écosystème auparavant présent sur un secteur donné.
En Amazonie, des mégafeux ont également conduit des forêts entières à disparaître pour laisser place à de la savane quelques dizaines d'années plus tard, d'autres espèces végétales ayant pris le dessus suite à la modification radicale et brutale de leur environnement. Ces mégafeux menacent également grandement la faune présente sur les régions concernées, le manque de nourriture, s'étalant parfois sur plusieurs centaines de kilomètres carrés compromettant en effet leur survie.
Outre les conséquences directement causées par les flammes, la fumée est aussi particulièrement nocive car celle-ci réduit fortement la qualité de l'air sur des étendues bien plus importantes. On se souvient par exemple que la fumée des incendies canadiens a atteint l'Europe et la France plusieurs fois au cours des derniers mois ou que la ville de New-York a été plongée dans un épais panache de fumées durant l'été avec des taux de pollution particulièrement élevés, menaçant la santé des habitants.
La faune et la flore sont également très affectés par ces panaches de fumée étendus, ceux-ci étant aussi sensibles à la pollution. Par exemple, lors des grands incendies de tourbières en 2015 en Asie, des études ont démontré que les orangs-outans avaient développés des états de faiblesse et de stress importants consécutifs aux fumées concernant leur milieu de vie.
Enfin, il est également important de noter que ces mégafeux peuvent également avoir des conséquences sur le climat mondial. En brûlant, les végétaux libèrent le CO2 accumulé au cours de leur croissance et relâchent également du méthane et du protoxyde d'azote, des gaz à effet de serre qui contribuent donc à accentuer le réchauffement climatique. Toutefois, si les incendies sont trop vastes, les cendres rejetées dans l'atmosphère peuvent au contraire réfléchir les rayons du soleil et refroidir le climat au moins temporairement.
Les conséquences des mégafeux sont donc multiples et observables à de nombreuses échelles. Si les incendies ont toujours existé, le constat est de plus en plus visibles que ceux-ci se montrent toujours plus nombreux et étendus ces dernières années. Amazonie, Sibérie, Australie, Californie ou encore Canada, ces catastrophes concernent de plus en plus de secteurs à travers le monde.