Alerte : le ver de feu aux poils venimeux se propage en Méditerranée

Le ver de feu, une espèce de ver marin aux poils venimeux, se propage de plus en plus en Méditerranée, induisant un risque pour les habitants des régions concernées mais également pour certaines espèces indigènes du bassin.
Ver de feu
Le ver de feu se propage de plus en plus franchement en Méditerranée, une prolifération causée majoritairement par le réchauffement climatique

Le redoutable ver de feu est en pleine prolifération en Méditerranée, ce qui représente un danger pour les baigneurs, les pêcheurs mais également certaines espèces marines du bassin.

Le ver de feu, c'est quoi ?

Le ver de feu, connu scientifiquement sous le nom de Hermodice caunculata, se distingue notamment par son apparence et ses caractéristiques assez impressionnantes. Celui-ci ressemble à un mille-pattes d'environ 15 à 30cm de long en moyenne, bien que certains spécimens peuvent atteindre les 50cm.

Ce ver marin possède également des couleurs variées, rouge, jeune, vert, blanchâtre ou même gris, le rendant facilement reconnaissable. Outre ses couleurs parfois vives, le ver de feu est notamment doté de poils blancs venimeux qui, au moindre contact, provoquent des brûlures et des inflammations. Ces poils se détachent et pénètrent la peau, causant une douleur intense aux nageurs et aux vacanciers croisant son chemin.

Les vers de feu sont aussi très voraces. Ceux-ci se nourrissent d'organismes en décomposition mais peuvent également s'attaquer au corail ainsi qu'aux poissons prisonniers des filets de pêche, se comportant ainsi à la fois comme un prédateur et comme un charognard. Outre le risque de blessure pour les pêcheurs, ces vers engendrent donc des pêches moins abondantes, les poissons attaqués par ceux-ci ne pouvant pas être revendus par la suite. Jusqu'à aujourd'hui, ces vers avaient l'habitude de manger environ 30% des prises issues de la pêche, mais ce chiffre est récemment passé à 70% pour de nombreux pêcheurs italiens.

Le ver de feu devient donc une espèce de plus en plus problématique dans le bassin méditerranéen, que ce soit pour les baigneurs, qui utilisent le plus souvent des chaussures en plastique ou des masques pour se protéger lors des baignades estivales, mais aussi pour les pêcheurs qui sont de plus en plus affectés par ses tendances charognardes. De plus, la prolifération de ce ver engendre également des risques pour certaines espèces méditerranéennes.

Une prolifération favorisée par le réchauffement climatique

La présence des vers de feu n'est pas nouvelle en Méditerranée, mais ceux-ci étaient autrefois bien moins nombreux qu'ils ne le sont aujourd'hui, notamment dans le Sud de l'Italie où leur présence devient de plus en plus problématique. D'après les scientifiques, cette prolifération est notamment due au réchauffement du climat.

En effet, avec l'augmentation globale des températures liée au changement climatique, les eaux de la Méditerranée se réchauffent peu à peu, ce qui favorise la multiplication des vers de feu. La température moyenne de la Méditerranée a augmenté d'environ 1,2°C au cours des 40 dernières années selon les experts, un réchauffement des eaux en surface comme en profondeur qui offre un habitat idéal pour ces vers.

La chaleur peut engendrer des épisodes de mortalité massive au sein de certaines espèces mais peut également en faire proliférer d'autres, comme c'est le cas pour les vers de feu. Depuis de nombreuses années, on assiste ainsi à une augmentation des espèces tropicales non-indigènes dans le bassin méditerranéen, un profond changement de l'écosystème marin qui sera probablement exacerbé dans les années à venir.

Ce ver de feu est en plus particulièrement difficile à éliminer, d'une part par sa prolifération de plus en plus importante en raison de la hausse des températures moyennes de la Méditerranée tout au long de l'année, mais également en raison une particularité biologique étonnante. Le ver de feu possède en effet une capacité de régénération impressionnante. Lorsqu'il est coupé en deux, chaque partie du ver peut se reconstituer, formant ainsi deux vers distincts en quelques semaines, une capacité très problématique dans la lutte contre cette espèce très invasive.

À la une