Alerte : le poisson à tête de serpent se propage aux États-Unis et pourrait envahir l'Europe
Le poisson à tête de serpent, une espèce particulièrement invasive, se propage aux Etats-Unis et pourrait bien finir par atteindre l'Europe avec de lourdes conséquences pour les écosystèmes.
Le poisson à tête de serpent du Nord, une espèce invasive redoutable et un prédateur vorace, inquiète les autorités environnementales américaines et européennes, celui-ci se propageant et menaçant nos écosystèmes aquatiques.
Un super-prédateur
Le poisson à tête de serpent du Nord (Channa Argus) est une espèce de poissons carnivores originaire de la Sibérie en Russie, de la Corée du Nord et du Yunnan, une province du Sud-Ouest de la Chine. Celui-ci se distingue par sa morphologie impressionnante, pouvant atteindre près d'un mètre de long et peser jusqu'à 5kg. Il est également doté d'une large bouche garnie de dents acérées, semblables à celles du brochet.
Outre sa taille impressionnante, celui-ci se distingue également par sa faculté de respirer hors de l'eau, grâce à des organes respiratoires spécialisés. Cette adaptation lui permet ainsi de survivre dans des eaux peu oxygénées, de se déplacer durant plusieurs jours sur la terre ferme et même de coloniser de nouveaux habitats par voie terrestre.
Si ses atouts physiques et physiologiques lui permettent d'envahir de nombreux écosystèmes et de s'attaquer à une grande variété de proies, l'un des aspects les plus préoccupants du poisson à tête de serpent réside notamment dans sa capacité de reproduction exceptionnelle. En effet, les femelles peuvent pondre 5 fois par an, libérant à chaque fois environ 50 000 œufs.
Cette fécondité hors norme explique en partie la rapidité avec laquelle cette espèce peut coloniser de nouveaux territoires, en plus de ses autres facultés. Ainsi, ce prédateur vorace et envahissant représente une sérieuse menace pour la faune aquatique locale des nouvelles régions dans lesquelles celle-ci s'implante.
Une menace pour les États-Unis et l'Europe ?
La propagation de Channa Argus est principalement due à l'intervention humaine. Selon l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), cette espèce a été largement introduite en dehors de son aire de répartition d'origine par le commerce d'aquariophilie, les relâchements intentionnels ou accidentels ou encore l'utilisation comme source de nourriture dans certaines cultures.
Or, son introduction dans de nouveaux habitants peut avoir des conséquences dévastatrices pour la biodiversité locale. En l'absence de prédateurs naturels, cette espèce invasive peut en effet rapidement dominer son environnement, entraînant par exemple une diminution des populations autochtones, une perturbation des chaînes alimentaires, une modification de son habitat ou encore une altération des équilibres écologiques.
Si cette espèce n'est pas encore présente en Europe, celle-ci l'est toutefois aux États-Unis. Le département de la Conservation du Missouri a par exemple confirmé récemment la présence d'un quatrième spécimen dans l'État, ce qui illustre la progression de cette espèce.
Depuis 2022, Channa Argus est d'ailleurs inscrit sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union européenne, ce qui signifie que ce poisson ne peut pas être importé, élevé, transporté, commercialisé ou libéré intentionnellement dans la nature sur le territoire européen.
Malgré tout, cette espèce envahissante continue encore et toujours sa progression et pourrait bientôt se propager jusqu'à notre continent. Ainsi, les autorités environnementales mettent aujourd'hui en place des stratégies de surveillance et de contrôle pour tenter de limiter sa propagation, comme la sensibilisation du public et des pêcheurs ou encore des campagnes d'éradication ciblées. La lutte contre le poisson à tête du serpent du Nord représente en effet un défi majeur pour la préservation des écosystèmes aquatiques en Europe et aux États-Unis.