Alerte : le changement climatique accentue la puissance et le nombre des cyclones !

Le changement climatique semble avoir un impact de plus en plus important sur la puissance et le nombre des ouragans à travers le monde, impact qui est d'ailleurs visible cette année sur l'Atlantique.

Cyclone
Les cyclones pourraient bien se montrer de plus en plus intenses et de plus en plus nombreux sous l'effet du réchauffement climatique.

D'après les scientifiques, le changement climatique a un impact important sur les cyclones, ouragans et typhons à travers le monde comme ce fut le cas pour l'ouragan Idalia il y a peu, celui-ci s'étant rapidement renforcé avant de toucher terre.

Une saison des ouragans 2023 plus active qu'initialement prévu sur l'Atlantique

Au printemps dernier, la plupart des agences de prévisions de l'activité cyclonique comme la NOAA avaient prédit une saison 2023 proche de la normale sur l'Atlantique, contrastant donc avec les années précédentes qui s'étaient montrées très actives. Cette prévision loin d'être alarmante reposait en grande partie sur la mise en place du phénomène El Niño à l'échelle de la planète durant cette année 2023.

En temps normal, les ouragans se montrent moins nombreux durant El Niño en raison notamment de paramètres moins favorables à leur formation mais également à leur renforcement. En effet, les alizés soufflent de façon plus insistante au-dessus de l'Atlantique et limitent le risque de renforcement des potentiels systèmes tropicaux se formant sur le bassin, ce qui diminue donc le potentiel de formation de cyclones majeurs mais aussi d'impacts sur les terres américaines.

Pourtant, au mois d'août, la NOAA a modifié ses prévisions initiales en les revoyant à la hausse, annonçant que la saison des ouragans 2023 serait au final plus active de la normale d'ici la fin de l'année. D'après l'agence de prévision américaine, les températures des océans records observées ces dernières semaines ont compensé les effets d'El Niño, normalement défavorables à la formation des cyclones. Les eaux exceptionnellement chaudes du bassin Atlantique durant cet été 2023 ont en effet permis de fournir une énergie nécessaire à la rapide intensification de la moindre tempête tropicale, même si les conditions n'y sont pas favorables en altitude.

Phénomène qui s'est vérifié récemment avec le rapide renforcement de l'ouragan Idalia ayant impacté la Floride à la fin du mois d'août en catégorie 4 sur une échelle de 5. Les eaux étaient particulièrement chaudes sur le secteur avant que celui-ci ne touche cette région, fournissant donc une énergie favorable à son renforcement. Pour rappel, une bouée située au large de la Floride a relevé une température de surface de l'océan de 38,4°C le 24 juillet dernier, ce qui pourrait constituer un nouveau record mondial.

Des ouragans plus intenses et des saisons plus longues

Avec l'augmentation des températures de surface des océans, causée notamment par le réchauffement climatique, l'énergie disponible pour le renforcement des tempêtes tropicales et ouragans est donc de plus en plus importante. Plus les températures sont élevées, plus ces phénomènes pourront se renforcer vite et atteindre une puissance maximale plus importante.

Si la formation des ouragans nécessite un ensemble de conditions précises, la chaleur latente présente au-dessus des eaux chaudes des océans permet également à ces phénomènes de générer des vents plus forts ou encore des marées de tempêtes plus hautes mais également des précipitations plus intenses. Plus l'atmosphère est chaude plus celle-ci peut contenir une importante quantité de vapeur d'eau, ce qui peut donc engendrer des précipitations plus intenses que pour des températures moins élevées et donc accentuer le risque d'inondations. Les précipitations durant l'ouragan Ian, ayant touché la Floride en septembre 2022, ont par exemple été renforcées d'au moins 10% par le changement climatique, selon des recherches récentes.

En d'autres termes, le changement climatique « pipe les dés », même si les conditions climatiques ne sont pas censées être favorables, les conditions du milieu peuvent engendrer des tempêtes plus intenses et nombreuses que ce qui pouvait être envisagé, même pendant le phénomène El Niño comme c'est le cas cette année. Après un début de saison peu actif, les phénomènes tropicaux s'enchaînent en effet depuis la fin du mois d'août sur l'Atlantique, si bien que 4 systèmes étaient présents simultanément au milieu du bassin le 1er septembre dernier.

Au-delà de la fréquence et de l'intensité des phénomènes tropicaux, le changement climatique semble également prolonger la saison des ouragans à travers le monde. Dans l'Atlantique, celle-ci se déroule entre le 1er juin et le 30 novembre mais il n'est plus rare aujourd'hui que des systèmes se forment en dehors de cette période. La période pendant laquelle les températures de la surface des océans favorisent la formation des tempêtes tropicales commence en effet de plus en plus tôt et se termine de plus en plus tard d'après les observations, c'est notamment le cas dans l'Atlantique mais aussi dans le golfe du Bengale.

Ainsi, le réchauffement climatique favorise donc des ouragans plus nombreux, plus puissants mais également des saisons favorables à leur formation plus durables. Si la saison 2023 était d'abord envisagée comme proche de la normale dans l'Atlantique, les eaux exceptionnellement chaudes ont engendré des conditions plus favorables qu'initialement prévu sur le bassin et ce malgré le phénomène El Niño. Une tendance qui pourrait bien s'accentuer dans les prochaines années avec l'augmentation inexorable des températures à l'échelle du globe.

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