Alerte : le cerveau et le corps humain menacés par la fumée des feux de forêt !
Même pendant de courtes périodes, l'exposition aux feux de forêt peut provoquer des dégâts irréversibles dans notre organisme, et notamment dans notre cerveau. Des impacts cognitifs à long-terme sont probables...
Les effets délétères de la fumée des incendies de forêt sur la santé humaine étaient, hélas, déjà bien répertoriés : asthme et BPCO exacerbées, tout comme le risque d'AVC et de crise cardiaque, inflammation des poumons, des reins ou encore du foie. Cette fois, de nouvelles données affirment que respirer des fumées, même peu de temps, pourrait provoquer des dégâts immuables au sein de notre organisme, et notamment dans le cerveau.
Neurones endommagés
Il s'agit d'un domaine d'étude scientifique récent, difficile à évaluer car les dommages causés par cette fumée sont fonction de l'âge de l'individu, de sa distance par rapport à l'incendie, de la quantité de fumée inhalée ainsi que des caractéristiques propres à l'incendie (d'autres choses que le bois brûlent, faisant de la fumée un "bourbier chimique"). Peu de données existaient, et les scientifiques ont donc décidé d'extrapoler les données déjà existantes relatives aux effets de la pollution atmosphérique en ville (la fumée des incendies de forêt contenant aussi des PM 2,5, des particules fines).
Ces PM 2,5, associées à des composés organiques volatils (COV), forment un cocktail aléatoire et dangereux, qui voyage jusqu'au cerveau dans le sang oxygéné en provenance des poumons, mais aussi parfois en pénétrant directement dans celui-ci le long du tractus olfactif. Parfois, ce sont simplement les facteurs inflammatoires des poumons qui envahissent le cerveau. Dès qu'elles atteignent notre cerveau, les particules peuvent soit endommager directement les neurones, soit libérer des molécules qui altèrent ou tuent les neurones, voire perturbent les connexions entre les cellules cérébrales qui stockent les souvenirs.
En étudiant les résultats de plus de 10.000 adultes connectés sur une application d'entraînement cérébral, des chercheurs américains ont découvert que ceux exposés à des fumées de feux de forêt de densité moyenne ou élevée (comme celle qui a touché New York récemment) obtenaient de moins bons résultats et des scores d'attention légèrement inférieurs à ceux des autres (non exposés à la fumée). Il y a donc des probables effets cognitifs à long-terme après une exposition à la fumée, voire d'autres changements neurologiques qu'il faudra encore analyser...
Comment réduire les risques ?
Après des incendies de forêt dans le Montana en 2017, la population locale n'a pas ressenti d'effet significatif après avoir inhalé les fumées. Ce n'est qu'un an plus tard que les fonctions respiratoires des résidents ont connu une diminution non négligeable. Aux poumons s'ajoute également un probable dérèglement du rythme circadien, de l'horloge interne du corps, que les chercheurs sont en train d'étudier chez les macaques.
Alors comment échapper à ce risque très important pour notre santé, lorsqu'il nous est impossible de fuir ces fumées ? Il est par exemple possible d'utiliser un moniteur de qualité de l'air portatif, qui indique si l'air extérieur est respirable ou non, sur le modèle des pics de pollution. S'il ne l'est pas, alors il est conseillé de rester à l'intérieur le plus longtemps possible, jusqu'à la dissipation des fumées.
A l'intérieur justement, pour éviter que les fumées ne pénètrent chez vous, il est conseillé d'utiliser un filtre HEPA ou un filtre MERV-13, qui améliorera la qualité de l'air de votre maison et réduira les effets nocifs des fumées sur votre santé. Enfin, porter un masque chirurgical voire un masque FFP2 les jours de forte exposition peut réduire les risques de 20 à 80%. Evitez également les efforts physiques, qui font pénétrer plus rapidement les particules dans les poumons. Enfin, n'oubliez pas que chaque feu de forêt est unique, ce qui signifie que toute fumée peut être différente, en termes de concentration chimique, et donc en termes d'effets nocifs...