Alerte : La banquise en Antarctique atteint des niveaux très inquiétants
Alors que le continent semblait relativement épargné par le changement climatique, la banquise Antarctique semble fondre de plus en plus rapidement et régulièrement au fil des années, ce qui est très inquiétant pour les scientifiques.
La glace de mer entourant l'Antarctique est à un niveau très inférieur à tout niveau enregistré durant l'hiver auparavant selon les données satellitaires. Des observations très inquiétantes pour une région qui semblait autrefois résistante au réchauffement climatique.
Une fonte de plus en plus importante ces dernières années
La glace de mer se forme pendant l'hiver sur le continent Antarctique, qui se déroule de mars à octobre avant de fonte en grande partie durant l'été. En ce mois de septembre 2023, celle-ci mesure moins de 17 millions de km², ce qui se situe 1,5 millions de km² sous les moyennes de la période et bien en dessous des niveaux déjà records de l'hiver précédent. La superficie manquante de la banquise représente aujourd'hui 5 fois la taille des îles britanniques, ce qui est énorme et très inquiétant pour les scientifiques.
August observed a similar distribution of #Antarctic sea ice anomalies as the last few months. Most areas remained well below average, except for the Amundsen Sea. Extent was a record low.
— Zack Labe (@ZLabe) September 5, 2023
Data from https://t.co/ydZwSgdVlI. Concentration = fraction of sea ice in a location. pic.twitter.com/umeJoo27SX
Ce record bas de superficie s'inscrit dans une tendance de plus en plus franche observable ces dernières années du côté de l'Antarctique. En effet, la glace de mer a battu des records bas de superficie en été au cours de trois des sept dernières années, ce qui pourrait indiquer, d'après certains scientifiques, qu'un changement fondamental est en train de se produire du côté du pôle Sud de notre planète.
Jusqu'à il y a peu, le réchauffement climatique n'impactait pas ou peu ce continent qui possède son propre système météorologique et climatique du fait de sa situation géographique. Jusqu'en 2016 la banquise hivernale avait même tendance à augmenter en superficie à l'échelle de l'Antarctique, contrastant avec le reste du monde. Pourtant par la suite la tendance s'est inversée avec une banquise fondant de plus en plus régulièrement et diminuant de ce fait en superficie.
Alors que beaucoup de scientifiques pensait que le continent était à l'abri des phénomènes extrêmes dus au changement climatique, plusieurs événement ont fait évolué cette pensée ces dernières années. Par exemple, une vague de « chaleur » extrême a frappé l'Est de l'Antarctique en mars 2022 avec des températures atteignant -10°C pour une moyenne autour des -50°C à cette période, soit une anomalie de +30 à +40°C !
De lourdes conséquences possibles pour l'Antarctique mais aussi pour le reste du monde
Les scientifiques essaient toujours de comprendre pourquoi la superficie de la banquise de l'Antarctique est aussi basse cette année mais la tâche est rendue difficile par l'hostilité de ce continent qui rend peu aisé les recherches de terrain sur cette région. Par exemple, on sait aujourd'hui jusqu'où s'étend la glace de mer mais nous ne connaissons pas véritablement son épaisseur, une donnée pourtant importante qui pourrait changer radicalement les modélisations d'évolution de la banquise sur cette région.
Car oui, la banquise fond progressivement mais les scientifiques n'arrivent toujours pas à fournir une véritable explication sur ce changement depuis quelques années. Les facteurs pouvant l'expliquer sont en effet nombreux, d'une simple variabilité naturelle à un changement des courants océaniques autour du continent ou encore le réchauffement progressif des océans de la planète, qui atteignent des températures records cette année à l'échelle du globe.
Néanmoins, le constat est aujourd'hui sans appel, la banquise atteint une superficie particulièrement faible de plus en plus régulièrement et la situation actuelle est au niveau des scénarios les plus pessimistes de la tendance envisagée par les modélisations. De plus, un véritable cercle vicieux est en train de se mettre en place sur la région. Plus la glace fond, plus elle expose des zones sombres de l'océan qui absorbent la lumière du soleil au lieu de la réfléchir, ce qui entraîne un réchauffement des eaux et une fonte plus rapide de la glace, ce que les scientifiques appellent l'effet glace-albédo.
Cette tendance à une fonte de plus en plus importante pourrait avoir de lourdes conséquences pour l reste de la planète car l'Antarctique agit comme un régulateur du climat et des températures mondiales. Plus les océans bordant l'Antarctique se réchauffent, plus les conséquences seront importantes sur le reste de la planète avec un possible emballement du changement climatique à venir. De plus, les grandes quantités d'eau douce issues de cette fonte entraînent également une élévation de plus en plus importante du niveau des mers, depuis les années 1990, on estime que la perte de glace terrestre en Antarctique a à elle seule contribué à une élévation de 7,2mm du niveau des océans à l'échelle de la planète.
La situation est donc inquiétante pour ce continent qui jusqu'à il y a peu était relativement épargné par le changement climatique global, situation qui pourrait rapidement empirer dans les prochaines années si cette tendance s'affirme. Les conséquences de la fonte progressive de la banquise pourraient à l'avenir s'avérer catastrophiques pour ce continent mais également sur le reste du monde.