Alerte : l'Antarctique se réchauffe presque deux fois plus vite que prévu par les modèles !
L'Antarctique se réchauffe : c'est un fait, mais les valeurs désormais estimées sont presque deux fois plus importantes que celles prévues au départ par les modèles. Avec quelles conséquences ? Le réchauffement global est-il également sous-estimé ?
Le réchauffement climatique s'emballe en Antarctique... C'est la conclusion inquiétante d'une étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature Climate Change par une équipe de scientifiques basés en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Selon eux, l'Antarctique se réchauffe presque deux fois plus vite que ce que prévoyaient les modèles climatiques !
Des données sur 1000 ans
Ces scientifiques basent leur raisonnement sur des données provenant de 78 carottes glaciaires prélevées en Antarctique, qui permettent de remonter l'évolution du climat dans la région sur 1000 ans. En utilisant des carottes, ils compensent ainsi le manque de données au pôle Sud, où les stations météo sont très peu développées et au-dessus duquel les satellites passent peu.
En reconstruisant l'histoire du climat local, les chercheurs prédisent désormais un réchauffement de 0,22 à 0,32°C par décennie en Antarctique, alors que les modèles climatiques prévoyaient un réchauffement de 0,18°C seulement par décennie. Les résultats obtenus sont donc quasiment deux fois plus importants que la moyenne globale annoncée par les modèles : le réchauffement de l'Antarctique serait donc presque deux fois plus rapide que prévu.
Un réchauffement global sous-estimé aussi ?
Rappelons que le réchauffement climatique est plus intense aux pôles : c'est l'amplification polaire, liée à la fonte des neiges et des glaces, qui d'habitude réfléchissent la lumière du soleil et font baisser les températures. Théoriquement, l'Antarctique, composé d'une couche de glace plus épaisse, est moins concerné par ce phénomène, d'où l'étonnement des chercheurs à la lecture de leurs résultats. Le réchauffement de l'Antarctique pourrait donc aussi découler de raisons plus complexes, liées à la qualité de la neige ou encore à la circulation atmosphérique.
A l'avenir, les paléo-climatologues, les statisticiens et les modélisateurs vont donc devoir travailler ensemble pour faire coïncider leurs chiffres et éviter ainsi que les observations ne diffèrent trop des prévisions. Un enjeu essentiel lorsque l'on connaît l'impact de la fonte des glaces sur l'équilibre de la planète et sur la hausse du niveau des mers.
Enfin, il faut aussi se demander si les modèles climatiques ne sous-estiment pas non plus les autres phénomènes liés au changement climatique. Pour évaluer la hausse du niveau des mers, on utilise par exemple les mêmes modèles : ces résultats auront donc peut-être aussi un impact sur ces prévisions. Finalement, et si le réchauffement global de la planète était pire que prévu ?