Alerte : les forêts dépérissent en France à cause du réchauffement climatique
Le changement du climat a un effet de plus en plus néfaste sur nos forêts françaises, notamment depuis une dizaine d'années. Un récent rapport de l'IGN fait état de ce dépérissement progressif.
D'après un rapport publié récemment par l'IGN mettant en relation l'évolution des forêts par rapport au changement climatique, la mortalité des arbres à fortement progressé en France depuis une dizaine d'années, diminuant entre autres la capacité d'absorption du CO2 par nos forêts.
Les forêts s'étendent mais dépérissent en France
Depuis la seconde moitié du 19è siècle, la surface de la France métropolitaine couverte par les forêts s'est progressivement accrue. En effet, celle-ci a progressé de plus de 20% depuis 1985 pour atteindre 17,3 millions d'hectares en 2022, ce qui représente plus de 30% de la superficie du territoire français.
Cette extension de nos forêts est particulièrement marquée du côté de la Corse, dans le massif des Vosges et dans le Jura où le taux de boisement dépasse les 60%. Ce taux de boisement est également relativement important du côté des Alpes et des Pyrénées et plus faible ailleurs, notamment sur le Nord-Ouest du pays et particulièrement la Bretagne où celui-ci est inférieur à 15%.
Toutefois, même si nos forêts gagnent peu à peu du terrain, leur croissance a ralenti ces dernières années selon l'Institut national de l'information géographique et forestière. On observe en effet un ralentissement de 4 % de la croissance des arbres sur la période 2013-2021 (par rapport à 2005-2013) sur notre territoire.
Ce ralentissement de croissance est notamment engendré par un dépérissement progressif de nos forêts. Le dépérissement d'une forêt est définit en tant que tel lorsqu'au moins 20% des arbres composant celle-ci ont plus de 50% de branches mortes ou sont complètement morts. On estime d'ailleurs que 670 000Ha de forêts sont aujourd'hui en train de dépérir en France.
Ainsi, la mortalité des arbres a augmenté de près de 80% sur la période 2013-2021 par rapport à 2005-2013. L'épicéa est l'essence la plus touchée, devant le châtaigner et le frêne. La croissance de cette essence était en effet inférieure à leur mortalité et à leur exploitation, ce qui veut dire que la population d'épicéa diminue progressivement à l'échelle de notre pays, mais ce constat est également visible pour d'autres espèces.
Un dépérissement engendré par le réchauffement climatique
Depuis 10 ans, de plus en plus d'arbres sont donc en train de mourir dans nos forêts. Si le volume total d'arbres mourant atteignait par exemple 7,4 millions de m3 d'arbres par an à l'échelle du pays sur la période 2005-2013, celui-ci atteint 13,1 millions de m3 par an sur la période 2013-2021, une augmentation particulièrement importante !
Ce dépérissement est notamment engendré par le changement climatique. La répétition des périodes de sécheresses, les canicules toujours plus intenses et répétitives ou encore les périodes de chaleur hors saison, très récurrents ces dernières années ont en effet mis à mal les forêts françaises.
Celles-ci étant fragilisées par les conditions climatiques toujours plus extrêmes, elles sont également plus sujettes aux maladies et parasites qui entament également grandement la population des arbres français. Ces deux facteurs contribuent donc à un dépérissement progressif de nos forêts malgré une augmentation de leur superficie, dépérissement qui s'accélère notamment depuis une dizaine d'années.
Outre l'augmentation de la mortalité des arbres, ce dépérissement a également une autre conséquence importante, la diminution de la capacité d'absorption du CO2 par nos forêts. D'après l'IGN, nos forêts absorbaient 63 millions de tonnes de CO2 en moyenne par an sur la période 2005-2013 mais cette absorption s'est abaissée à 40 millions sur la période 2013-2021, soit 30% de moins environ en seulement une décennie ! Une très mauvaise nouvelle dans une période où la réduction de la quantité de gaz à effet de serre dans notre atmosphère domine les débats.
Nos forêts françaises sont donc en mauvaise posture et la tendance à leur surmortalité ne cesse de s'accentuer depuis maintenant plusieurs années. Outre les conséquences biologiques directes, ce dépérissement est également problématique dans la lutte contre le réchauffement climatique, qui semble de plus en plus s'emballer depuis environ une décennie.