Alerte : les espèces invasives menacent notre planète, selon un rapport choc !
Les dégâts causés par les espèces invasives, c'est-à-dire exotiques et introduites par l'Homme dans un milieu qui n'est pas le leur, sont de plus en plus en plus importants, d'après un rapport. De quoi menacer l'équilibre de notre planète !
C'est encore un constat alarmiste que nous vous proposons à travers ce rapport publié ce lundi par l'IPBES, le groupe international d'experts sur la biodiversité. Alarmiste certes, mais dont nous sommes entièrement responsables, une fois de plus : selon cette étude, les espèces exotiques invasives, introduites accidentellement par l'Homme, menacent l'équilibre de notre planète, et nous coûtent la bagatelle de 423 milliards de dollars par an (un chiffre sans doute sous-estimé, représentant en 2019 le PIB d'un pays comme le Danemark)...
Des écosystèmes déséquilibrés
La jacinthe d'eau, le rat noir, le faux mimosa, le frelon asiatique, l'écrevisse américaine, l'ambroisie, les écureuils, les ratons laveurs... Toutes ces espèces sont considérées comme des espèces exotiques envahissantes, c'est-à-dire qu'elles ont été introduites par l'Homme, souvent accidentellement, dans un milieu qui n'est pas le leur. Ces plantes, animaux ou microbes ne prolifèrent donc pas au bon endroit, et pourtant cette invasion s'accélère en raison de la mondialisation et du réchauffement climatique.
L'IPBES a recensé 37.000 espèces exotiques sur la planète, et parmi elles, 10% sont tout de même considérées comme invasives, c'est-à-dire qu'il existe des "preuves" de leurs effets négatifs, voire irréversibles, sur le milieu dans lequel elles prolifèrent. Parmi elles, 6% sont des plantes, 22% des invertébrés, 14% des vertébrés et 11% des microbes. La plupart causent des dégâts faramineux, en déséquilibrant les écosystèmes, par exemple en ravageant les cultures et les forêts ou en favorisant la dispersion de maladies.
Ces dégâts irréversibles concernent notamment la biodiversité, puisque ces espèces invasives jouent un "rôle majeur" dans 60% des extinctions des espèces et dans 16% des cas, elles en sont même l'unique cause. Outre le bouleversement et le déséquilibre des écosystèmes, elles entrent en compétition avec les espèces historiques du milieu, voire deviennent des prédatrices. L'IPBES alerte même sur des "effets en cascade".
Le "coût de l'inaction"
Exemples très parlants de la menace posée par ces espèces invasives : à Hawaï, le terrible incendie meurtrier de Maui a été alimenté en partie par des plantes importées pour nourrir le bétail, et qui se sont propagées dans les cultures sucrières ; les vers sauteurs asiatiques qui ravagent les forêts américaines ; ou encore les maladies transmises par le moustique-tigre. Concrètement, c'est notre sécurité alimentaire, notre accès à l'eau, notre économie et notre santé qui sont à terme menacés...
Helen Roy, l'une des co-présidents du rapport, a déclaré que les choses allaient certainement encore "grandement s'aggraver", car si rien n'est fait, le nombre de ces espèces nuisibles augmentera encore de 36% d'ici 2050, notamment en Europe, en Amérique et en Asie centrale, qui font partie des zones les plus menacées. Un accord international signé fin 2022 prévoit de réduire de 50% le taux d'introduction d'espèces exotiques envahissantes d'ici 2030 : ambitieux et peut-être irréalisable, mais une prévention nécessaire. Les auteurs du rapport soulignent "le coût de l'inaction" : "les humains sont au cœur du problème" mais aussi "au centre de la solution"...