Alerte : certains animaux adaptés à la chaleur "en sursis" face au réchauffement climatique !
Insectes, mammifères et autres animaux sur Terre sont parfois adaptés à la vie sous des températures extrêmement chaudes. Toutefois, face au réchauffement climatique en cours, certains, considérés comme "en sursis", vont malgré tout devoir accélérer leur évolution pour survivre...
Les espèces de notre planète doivent s'adapter au réchauffement climatique en cours : on le savait déjà pour les humains, mais ce qui est encore plus inquiétant, c'est que certains animaux, des insectes aux plus grands mammifères, pourtant prêts à subir des chaleurs extrêmes dans leur mode de vie actuel, ne vont peut-être pas survivre à la hausse des températures en cours... Séquence explications.
La vie dans le désert
Aujourd'hui, le rythme auquel la Terre se réchauffe est deux fois plus rapide qu'il ne l'était il y a 40 ans. Et ce rythme sera peut-être fatal à de nombreuses espèces animales pourtant adaptées aux fortes chaleurs. C'est le cas par exemple d'un minuscule crustacé nommé Tigriopus californicus, qui prospère au Mexique, en Basse-Californie, dans des eaux peu profondes atteignant parfois 35 degrés. Lors d'une expérience en laboratoire, les chercheurs se sont aperçus qu'en les exposant à de l'eau un peu plus chaude, ces crustacés meurent rapidement, leurs protéines fondent littéralement.
D'autres espèces risquent-elles le même sort si les températures augmentent trop ? En tout cas, l'intelligence animale nous étonnera toujours, notamment celle d'espèces vivant en plein désert aride, comme l'escargot Sphincterochila, qui tolère le soleil du désert du Néguev en Israël, en restant en sommeil face aux plus de 50 degrés pour se nourrir et se reproduire pendant les périodes humides. Le renard de Rüppell, lui, vit dans le désert de Lout, en Iran, où la température du sol dépasse parfois les 70 degrés au soleil ! Il ne chasse que la nuit, lorsque le mercure est plus frais. Il agit un peu comme la fourmi argentée du Sahara, qui ne sort que pour se nourrir et vit dans des repaires souterrains.
Dans la Corne de l'Afrique, l'âne sauvage vit historiquement près des points d'eau pour s'accoupler. Toutefois, son comportement a déjà changé : il privilégie désormais la nourriture à sa descendance et préfère faire des réserves que procréer, ce qui le place en danger d'extinction. Enfin, d'autres animaux du désert utilisent l'humidité pour survivre : les chameaux, qui absorbent l'humidité de l'air en inspirant ou expirant, et les rats kangourous ou les wombats, qui extraient l'humidité présente dans la nourriture (d'où la sécheresse de leurs excréments).
"Le temps leur est compté"
Ce n'est pas parce qu'une espèce est adaptée à la chaleur qu'elle sera forcément plus apte à vivre dans un monde de plus de plus chaud. Selon les scientifiques, plus une espèce est petite, complexe et installée dans de nombreux endroits, plus elle est capable de s'adapter rapidement au réchauffement climatique. Par ailleurs, cette adaptation ou évolution nécessite du temps : alors qu'une bactérie se reproduit 6 fois par jour, la baleine bleue a parfois besoin de 15 ans ! L'exposition au risque n'est donc pas la même selon ces critères.
Néanmoins, certaines espèces animales réussissent à modifier rapidement leur comportement lorsqu'elles doivent faire face à des températures plus élevées : c'est le cas par exemple des lézards des forêts des Caraïbes, qui ont développé une plus grande tolérance à la chaleur : un phénomène évolutif qui augmente leurs chances de survie et que les chercheurs ont baptisé "effet Bogert". Toutefois, selon Martha Mu ñoz, professeure de biologie à l'université de Yale, ces adaptations remarquables ne seront peut-être pas assez rapides pour suivre le rythme accéléré du réchauffement climatique en cours. Ces animaux, selon elle, sont "en sursis et le temps leur est compté".