Alerte : de nouvelles espèces sont menacées d'extinction à l'échelle mondiale
Saumon atlantique, tortue verte, différentes espèces de poissons d'eau douce ou encore végétaux comme le bois d'Acajou, la nouvelle liste rouge de l'UICN dévoile que de nombreuses espèces sont aujourd'hui menacées d'extinction sur Terre.
Durant la COP28 à Dubaï, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a dévoilé le nouvel inventaire mondial de l'état de conservation des espèces végétales et animales.
La liste rouge s’agrandit
La liste rouge de l’UICN constitue l’inventaire mondial le plus complet de l’état de conservation global des espèces végétales et animales. Celle-ci s'appuie sur de nombreux critères pour évaluer le risque d'extinction de milliers d'espèces et de sous-espèces et est réactualisée chaque année.
Le système mis au point pour établir cet inventaire est le résultat d'un important processus de concertation, d’élaboration et de validation de plusieurs années, mené par les experts de la Commission de Sauvegarde des Espèces de l’UICN.
Avec le système, chaque espèce ou sous-espèce peut être classée dans l’une des neuf catégories suivantes : Éteinte (EX), Éteinte à l’état sauvage (EW), En danger critique (CR), En danger (EN), Vulnérable (VU), Quasi menacée (NT), Préoccupation mineure (LC), Données insuffisantes (DD), Non évaluée (NE).
En 2022, cette fameuse liste comprenait 150 388 espèces, dont 42 108 menacées d’extinction. En 2023, l'UICN a profité de la COP28 à Dubaï pour publier la mise à jour de cet inventaire, qui comprend aujourd'hui 157 190 espèces animales et végétales dont 44 016 sont considérées comme menacées d'extinction dans le monde entier.
De nouvelles espèces menacées
Dans cette nouvelle liste, on peut par exemple souligner que le saumon atlantique, jusque là classé dans la catégorie « préoccupation mineure » est aujourd'hui considéré comme quasi menacé. Sa population a en effet reculé de 23% entre 2006 et 2020 à l'échelle mondiale, en raison notamment de la raréfaction de ses proies liée au changement climatique et à l'exploitation humaine.
Également, on peut noter que les tortues vertes du Centre Sud et de l'Est de l'océan Pacifique sont à présent classées « en danger » et « vulnérables ». Là encore, celles-ci sont touchées de plein fouet par les effets du réchauffement climatique qui altère leur milieu mais aussi par l'influence de l'Homme comme par exemple les nombreuses captures accidentelles pendant la pêche ou la pollution toujours plus importante des océans.
Cette liste rouge rejoint également une récente étude mondiale réalisée sur l'état des poissons d'eau douce qui montre que 25% des espèces étudiées courent aujourd'hui un risque d'extinction, là encore principalement en raison du réchauffement climatique mais aussi de l'influence humaine.
Du côté des végétaux, on peut par exemple noter que le Mahogany grandes feuilles (ou bois d'acajou) est passé de « vulnérable » à « en danger », sa population en Amérique Centrale et latine ayant diminué d'au moins 60% ces 180 dernières années. Ceci est notamment dû aux modes de culture non durables (ce bois étant utilisé dans la fabrication de meubles, d'éléments décoratifs ou encore d'instruments de musique) mais également à la croissance urbaine et agricole des populations humaines, grignotant toujours un peu plus les forêts tropicales.
Quelques espèces ont toutefois vu leur situation s'améliorer sensiblement. Par exemple, l'oryx algazelle, une espèce d'antilopes est désormais classée « en danger » grâce aux efforts engagés pour sa conservation et sa réintroduction au Tchad à la suite de son extinction à l'état sauvage. Également, les antilopes saïgas au Kazakhstan ne sont plus en danger critique mais considérées aujourd'hui comme quasi menacées, leur population ayant augmenté de 1 100% entre 2015 et 2022 !