Air polaire en France : vers une nouvelle catastrophe agricole ?
Après des semaines de douceur qui ont éveillé la végétation, la France va connaître une brusque descente d'air polaire en cette fin de semaine, avec le retour du gel et de la neige. Faut-il redouter une catastrophe agricole comparable à celle de l'année dernière ?
Il faut reconnaître que c'est pour le moins inattendu du point de vue des prévisions à long terme : la France va passer de l'été à l'hiver en quelques jours seulement. Après des semaines de douceur, et même un semblant d'été depuis une semaine, de l'air tout droit en provenance d'Arctique va plonger sur notre pays à partir de jeudi.
Cet air sera froid et humide, apportant de la neige jusqu'en plaine entre jeudi et samedi. Les gelées seront de retour dès vendredi matin, et elles pourraient s'accentuer tout au long du week-end, ainsi qu'en début de semaine prochaine. La végétation qui a profité de ces dernières semaines pour s'éveiller est-elle en danger ? Faut-il craindre une catastrophe agricole comparable à celle de l'année dernière ? Éléments de réponse.
Une brusque descente d'air polaire
C'est un net changement de temps qui se poursuit en ce milieu de semaine. Les hautes pressions ont nettement reculé vers l'Atlantique, permettant aux basses pressions présentes sur l'Espagne de remonter vers la France. Dans le même temps, le flux bascule progressivement au nord, permettant aux masses d'air polaires de plonger vers l'Europe de l'Ouest.
Dès ce jeudi, les températures maximales vont chuter sur l'extrême nord, avec l'arrivée de quelques flocons. Les gelées seront de retour dès vendredi matin, d'abord faibles en raison d'un air particulièrement humide. Des chutes de neige pourront d'ailleurs concerner une grande partie du pays vendredi.
A partir du week-end, l'air polaire devrait s'affirmer, et deux scénarios s'affrontent encore. Soit cet air sera davantage maritime, apportant des nuages et des précipitations, et par conséquent des gelées un peu moins sévères le matin. Soit cet air sera plus sec, avec un ciel relativement dégagé le matin et donc de fortes gelées jusqu'en milieu de semaine prochaine.
Des pertes conséquentes en perspective
Quelque soit le scénario qui l'emportera, des pertes dues au gel dans les cultures d'arbres fruitiers notamment semblent inévitables, au moins sur une grande partie centrale du pays, comme le montre Serge Zaka, agro-météorologue réputé sur les réseaux sociaux.
En effet, la douceur de ces dernières semaines a permis l'ouverture des bourgeons dans de nombreuses régions, avec une végétation globalement en avance par rapport à la normale. Comme l'année dernière, exactement à la même période (début avril), le scénario semble donc se répéter.
L'ampleur exacte de ces pertes dépendra de la couverture nuageuse matinale ces prochains jours, ce qui est pour le moment impossible à prévoir avec certitude. Dans tous les cas, les agriculteurs et viticulteurs se préparent d'ores-et-déjà à réinstaller des outils devenus tristement banals depuis quelques années. Chaufferettes, braseros et systèmes d'aspersion vont faire leur retour ces prochains jours.