2050 : Cinq milliards de personnes n'auront plus accès à l'eau potable
Depuis le début du siècle, le stockage de l'eau dans les terres a baissé d'un centimètre chaque année. Le réchauffement climatique et la mauvaise gestion des ressources en eau mettaient déjà en danger 3,6 milliards de personnes en 2018, mais ce chiffre pourrait bien augmenter d'ici 2050...
Nouvelle alerte de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) ! Plus de cinq milliards de personnes n'auront pas accès à l'eau potable d'ici moins de 30 ans. Si les estimations de l'ONU sont justes - à savoir que nous serons 9,8 milliards d'êtres humains sur la planète en 2050 - cela signifie que plus de la moitié de la population mondiale éprouvera des difficultés à avoir accès à l'eau potable.
Le stockage de l'eau dans les terre a baissé, de manière constante, d'un centimètre par an ces 20 dernières années. Les chercheurs onusiens ont tenu compte de tous les paramètres : la surface, le sous-sol, l'humidité du sol, de la neige et de la glace. Les pertes les plus importantes sont constatées en Antarctique et au Groenland. L'OMM alerte sur l'eau douce "utilisable et disponible ne représente que 0,5% de l'eau présente sur Terre".
Dans le monde, plus de 80% des zones humides ont été perdues depuis l'ère préindustrielle. Les intempéries liées à l'eau ont augmenté ces deux dernières décennies : le nombre et la durée des sécheresse a augmenté de 29% et le nombre de catastrophes liées aux inondations de 134% à la même période. C'est en Asie que l'on dénombre le plus de victimes à cause des inondations mais la sécheresse fait encore plus de décès en Afrique.
Le manque d'eau, une préoccupation majeure :
"Le manque d'eau continue d'être une source majeure de préoccupation pour de nombreuses nations, notamment en Afrique. Plus de 2 milliards de personnes vivent dans des pays soumis à un stress hydrique et souffrent du manque d'accès à l'eau potable et à l'assainissement", précise Petteri Taalas, secrétaire général de l'OMM. Avant 1999, une sécheresse avait lieu une fois tous les cinq à six ans en Afrique.
Mais depuis le début du siècle, la saison sèche entre mars et mai revient tous les deux ou trois ans... Le continent américain est aussi concerné : le Brésil connait sa pire sécheresse depuis 91 ans, tout comme en Californie où la sécheresse favorise de graves incendies. En juin 2021, l'île de Madagascar a été officiellement déclaré comme étant le premier pays au monde à connaître la famine due à la sécheresse causée par le réchauffement climatique.
Inondations meurtrières :
Paradoxalement, l'Asie est particulièrement touchée par des précipitations extrêmes, notamment en 2020 au Japon, en Chine, Indonésie, Népal, Pakistan et en Inde. "Des millions de personnes ont été déplacées et des centaines ont été tuées. Mais ce n'est pas seulement dans le monde en développement que les inondations ont entraîné des perturbations majeures. En Europe, des inondations catastrophiques ont fait des centaines de morts et provoqué des dégâts considérables" rappelle Petteri Taalas.
Les catastrophes liées aux inondations ont fait 332 000 victimes ces 50 dernières années et ont causé 1,14 milliards de dollars de dégâts. Le dérèglement climatique modifie le régime des précipitations impactant l'agriculture et donc la sécurité alimentaire.
"La pénurie en eau est la plus grande crise, dont personne ne parle. Ses conséquences prennent la forme d'insécurité alimentaire, de conflit, de migration, et d'instabilité financière" précise Andrex Steer, PDG de la World Resources Institute (WRI). Près d'un quart de la population mondiale vivant dans 17 pays se trouve aujourd'hui en situation de pénurie hydrique grave principalement au Moyen-Orient et au nord de l'Afrique alors que 27 autres pays sont présents sur la liste du WRO comme présentant une pénurie hydrique élevée notamment en Grèce, Espagne, Portugal et Italie.