2022 sera-t-elle l'année la plus chaude jamais enregistrée en France ?
Alors que la sécheresse se poursuit dans de nombreuses régions, le mois d’octobre vient d’établir un nouveau record de température. Désormais, la probabilité est forte pour que cette année devienne la plus chaude depuis les débuts des relevés météo. 2022, l’année de tous les records.
2022, l’année de tous les records. Les mois se suivent et se ressemblent en France cette année avec des centaines de records de chaleur battus depuis le mois de mai dernier. La récurrence du flux de secteur sud à sud-ouest que nous avons connu durant le printemps et l’été et que nous continuons de subir cet automne, avec une dernière vague de chaleur exceptionnellement tardive et durable qui est en train de s’achever, est tout simplement inédite. À cela s’ajoute un anticyclone des plus costauds et résistants, faisant ainsi barrage aux dépressions atlantiques. En conséquence, les précipitations se sont montrées discrètes depuis le début de l’année avec à la clé, une sécheresse d’une intensité exceptionnelle qui se poursuit encore en ce milieu d’automne.
Un été version XXL cette année
Après les gelées tardives observées en avril, l’été n’a pas perdu de temps. Balayant le printemps en quelques semaines, il s’est imposé dès le mois de mai avec la mise en place d’un épisode de de chaleur exceptionnel par sa précocité, sa durée et son étendue géographique. Entre le 15 et le 23 mai, de très nombreux records de chaleur ont ainsi été battus avec notamment près de 28°C sur l’île de Bréhat (Côtes-d’Armor) le 17, 34,6°C à Strasbourg le 20 ou encore 35,4°C à Albi le lendemain. À l'échelle nationale et sur tout le mois, la température moyenne a atteint 17,8 °C, soit 2,7 °C de plus que la normale, plaçant mai 2022 au 1er rang des mois de mai les plus chauds depuis 1900, devant mai 2011 (+1,9 °C). En plus d’être le plus chaud, mai 2022 est également devenu le plus sec depuis le début des relevés météo.
Si mai a fait ce qu’il lui a plu, juin a pris le même chemin avec une vague de chaleur de forte intensité extrêmement précoce sur l'ensemble du pays entre le 15 et le 19 juin. La température moyenne sur le mois a été supérieure à la normale de 2,3°C avec une valeur de 21,2°C, classant juin 2022 au 2ème rang des mois de juin les plus chauds depuis 1900, ex-æquo avec juin 2017. Le 18 a été la journée la plus chaude jamais enregistrée en juin en France avec une température maximale moyenne nationale de 36,2°C, devant les 35,8 °C du 27 juin 2019. Ce jour-là, le mercure a atteint 43,5°C à Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques), du jamais vu en France au cours d’un mois de juin.
Les mois de juillet et d’août qui ont suivi ont continué sur la même lancée avec une nouvelle vague de chaleur particulièrement intense entre le 12 et le 25 juillet. Elle a atteint un pic le 18 avec des records absolus de températures maximales qui ont dépassé 40°C dans de nombreuses régions, jusqu’à 42,7°C à Beaulieu-sur-Layon (Maine-et-Loire). Juillet 2022 s’est classé au 3ème rang des mois de juillet les plus chauds depuis 1900 tandis qu’il a pris la première place du classement des mois de juillet les plus secs. Jamais deux sans trois avec l’installation de la troisième vague de chaleur de l’été dès le 31 juillet, perdurant jusqu’au 13 août. Avec une moyenne nationale de 23,7 °C sur le mois, août 2022 s’est hissé au 2ème rang des mois d'août les plus chauds depuis 1900, juste derrière août 2003.
Un mois d’octobre hors norme, quid de la fin d’année ?
Avec un été aussi chaud (le 2ème plus chaud jamais enregistré en France), on aurait pu croire que l’automne allait marquer le pas et finalement, non. Le mois de septembre a offert un énième pic de chaleur entre le 12 et le 14 avec notamment 40,7°C à Bégaar (Landes), établissant au passage un nouveau record de chaleur national pour un mois de septembre. S’en est suivi octobre, devenu sans grande surprise le mois d’octobre le plus chaud depuis le début des relevés avec une moyenne nationale d’environ 17,1°C, dépassant ainsi de 3,6°C la normale et battant de près d’un degré le précédent record d’octobre 2001.
Au 31 octobre, l’année 2022 affiche un indicateur thermique national (moyenne des températures de 30 stations météo représentatives) de 15,6°C, se plaçant sur la même période nettement devenant 2020 (15,2°C), 2018 (15,1°C) ou encore 2014 (14,8°C). En se projetant jusqu’à la fin d’année et admettant que les températures suivront la normale quotidiennement, 2022 afficherait alors une moyenne de 14,2°C, soit 1,6°C que la normale 1981-2010. Elle prendrait ainsi la 1ère place devant 2020 (14°C) qui détient jusqu’à présent la palme de l’année la plus chaude en France. Alors que ce mois de novembre est prévu plus chaud que la normale, la probabilité que 2022 décroche la 1ère place est de plus en plus forte, à moins que le mois décembre nous offre une vague de froid digne de ce nom… À suivre !