Voici pourquoi la guerre en Ukraine accélère le réchauffement climatique !

En deux ans, la guerre en Ukraine aurait accéléré le réchauffement climatique, estime une étude financée par les gouvernements allemand et suédois. Comment est-ce possible ? Qu'ont pris en compte les experts dans leurs travaux ?

Guerre en Ukraine prétexte dégâts
Les dégâts et les fuites provoquées par les bombardements d'infrastructures sensibles ont notamment été pris en compte par ces experts pour réaliser leur étude.

Des travaux menés par des chercheurs financés par les gouvernements de Suède et d'Allemagne, mais aussi par la Fondation européenne, révèlent l'impact non négligeable des conflits dans le monde sur les émissions de CO2. En deux ans d'affrontements, la guerre en Ukraine, estiment-ils, a contribué à accélérer le réchauffement climatique. Comment est-ce possible ?

Du "carbone de conflit"

Selon les travaux de ces chercheurs, les combats entre Moscou et Kiev en deux ans ont généré des émissions de gaz à effet de serre supérieures à celles produites par 175 pays dans le monde, rien que ça ! Ce constat d'accélération du réchauffement climatique par les conflits est aussi valable pour toutes les autres guerres par ailleurs.

Ce sont les tirs d'artillerie, les bombardements et tous les autres dégâts liés au conflit qui contribuent à cette accélération : ainsi, rien qu'en deux ans, l'invasion russe a généré 175 millions de tonnes de CO2 ou de gaz équivalent. Ces émissions sont supérieures à celles des Pays-Bas, du Koweït ou encore du Venezuela pour l'année 2022 (et de 172 autres pays).

Pour aboutir à ce chiffre, les experts ont pris en compte ce qu'ils appellent le "carbone de conflit" émis par la destruction des forêts, le bouleversement du trafic aérien, ou encore les dégâts et les fuites provoqués par les bombardements, par exemple d'infrastructures stratégiques comme les centrales énergétiques (électriques ou à charbon).

Un lourd prix à payer pour la Russie

Ce "carbone de conflit" nuit évidemment à l'Ukraine, mais finalement également à l'ensemble de la planète. D'autant que parmi les polluants repérés sur place, les chercheurs ont retrouvé de l'hexafluorure de soufre, le plus puissant de tous les gaz à effet de serre. Et à la pollution de l'air s'ajoute également la pollution des sols, souvent en profondeur... On parle de "dégâts écologiques".

L'Assemblée générale des Nations Unies, dont une résolution est à l'origine de ce travail de recherche, a estimé que la Russie devrait payer des "réparations climatiques" après la guerre. Si l'on estime le prix d'une tonne d'émission de gaz à effet de serre à 170 euros, le coût global de la facture pour les Russes pourrait déjà s'élever à près de 30 milliards d'euros.

Cette pollution durable est contraire au droit humanitaire, selon le porte-parole du Comité International de la Croix-Rouge. Certaines terres pourraient en effet devenir improductives pendant des décennies...

Si l'on prend l'exemple de la guerre du Vietnam et de ses litres d'agent orange déversés par l'armée américaine, qui ont encore aujourd'hui des effets sur la population, nous ne sommes pas à l'abri de découvrir en Ukraine des composants aussi dangereux, pour l'instant couverts par le secret militaire...

Référence de l'article :

Ukraine : la guerre a généré 175 millions de tonnes de CO2 sur l'année 2022, selon un rapport - France Info

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