Pourquoi l'Asie est-elle la région du monde la plus touchée par les catastrophes naturelles ?

Victimes, pertes économiques, dommages environnementaux : l'Asie a été la région du monde la plus impactée par les catastrophes météo en 2023. Comment l'expliquer ? Comment mieux prévenir ces risques climatiques et naturels ?

Inondations Asie Inde Silchar 2022
En 2023, 79 catastrophes associées à des risques hydrométéorologiques ont été répertoriées en Asie. Parmi elles, plus des trois-quarts étaient des inondations et des tempêtes.

Depuis le début de la semaine, le Sud de la Chine fait face aux "inondations du siècle" : la province de Guangdong, dont la capitale est Canton, a été placée en alerte rouge hier. 110.000 personnes ont déjà été relogées, la région est à l'arrêt et des pluies torrentielles continuent à inonder des zones entières pourtant déjà sous les eaux...

Cet événement dramatique intervient au moment où l'Organisation météorologique mondiale (OMM) révèle dans une étude que l'Asie a été en 2023 la "région la plus touchée" dans le monde par les catastrophes naturelles liées au changement climatique. Comment l'expliquer et comment y faire face à l'avenir ?

Inondations et tempêtes : fléaux principaux

D'après l'OMM, ce sont les tempêtes et les inondations qui ont occasionné le plus de victimes et de pertes économiques en 2023. Au total, l'an dernier, 79 catastrophes liées à des risques hydrométéorologiques ont été répertoriées en Asie : plus de 80% étaient des inondations et des tempêtes, avec un bilan de plus de 2.000 morts et neuf millions de personnes directement touchées.

Le 7 septembre 2023, Hong Kong enregistrait pendant un typhon 158,1 millimètres de pluie en une heure seulement, un record inédit depuis le début des relevés en 1884 ! La cause de tout cela ? Le réchauffement climatique, qui a accentué la fréquence et la gravité de ces événement extrêmes : les sociétés, les économies et l'environnement sont impactés de manière dramatique.

L'enjeu est simple pour les prochaines années : produire davantage de données pour mieux prévenir ces risques météo extrêmes. L'OMM insiste sur "l'urgence de cette époque", avec l'objectif premier et fondamental de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour freiner (au mieux) le réchauffement climatique, alors que 2023 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde.

Vagues de chaleur et glaciers : l'autre inquiétude

Par ailleurs, autre fléau, l'impact des vagues de chaleur devient en Asie de plus en plus sévère, selon l'OMM, notamment entre la Sibérie occidentale et l'Asie centrale. Au Japon, l'été 2023 a été le plus chaud jamais enregistré.

Dans l'Himalaya, mais aussi dans les montagnes du Pakistan et de l'Afghanistan, des précipitations très faibles ont aussi été recensées. Sans compter la sécheresse historique vécue dans le Sud-Ouest de la Chine toute l'année.

Comment l'expliquer ? Tout simplement parce que l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, déjà +2°C quasiment par rapport aux normales climatiques 1961-1990. Dans cette région du monde, tous les indicateurs du changement climatique sont à la hausse : température et niveau des mers et océans, ou encore retrait des glaciers.

D'ailleurs, cette fonte des glaciers, notamment dans l'Himalaya, menace la sécurité hydrique de la région. En-dehors des régions polaires, c'est autour du plateau tibétain que se concentrent sur la planète les plus grands volumes de glace.

En 2023, 20 des 22 glaciers surveillés par l'OMM ont reculé, à un rythme accéléré. En Asie, le cercle vicieux et infernal du réchauffement climatique est déjà bien enclenché, et 2024 semble être de la même veine...

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